C'est une Pologne enthousiaste et confiante qui accueille les fans et les joueurs avec un grand sourire et s'apprête à se lancer dans la fête, à 24 heures du coup d'envoi de l'Euro 2012 de soccer qu'elle organise avec l'Ukraine.

«Je ne sais pas si on va gagner un seul match. Mais ce qui compte, c'est la fête et je compte bien m'amuser», lance Andrzej, un informaticien d'une trentaine d'années. Pour bien montrer qu'il est de la partie, il a décoré sa voiture, comme des milliers d'automobilistes polonais, de petits fanions aux couleurs du drapeau national blanc et rouge.

«On a travaillé dur pour réussir cet Euro. C'est une occasion pour nous de montrer aux étrangers qui viendront que le communisme est loin derrière nous et qu'on est un pays vraiment moderne», dit-il.

Il s'agit d'un tournoi déjà historique, puisque c'est la première phase finale à se dérouler derrière l'ex-rideau de fer, entre deux Euros disputés dans des lieux sans grands risques pour l'UEFA, après l'édition de 2008 en Autriche et en Suisse, et avant la prochaine en 2016 en France.

Le président de l'UEFA Michel Platini lui-même s'est d'ailleurs montré presque aussi optimiste qu'Andrzej.

Renouveau

«Aujourd'hui, je suis plutôt satisfait, même si tout ne sera pas parfait. Mais Polonais et UKrainiens ont mis tout leur coeur, je voudrais les remercier et les féliciter au nom du foot et en toute modestie je pense que cet Euro 2012 est en voie d'être réussi», a-t-il déclaré mercredi à Varsovie.

«Je maintiens qu'au niveau des infrastructures, des moyens de communications, Ukraine et Pologne ont fait un saut de qualité de 30 ans, on laisse un héritage très important avec l'Euro, des choses qui facilitent la vie des gens», a-t-il ajouté.

Lorsqu'en 2007 l'UEFA attribuait l'Euro à la Pologne et à l'Ukraine, les deux pays souffraient d'un manque d'infrastructures gigantesque, hérité de l'époque communiste.

Cinq ans plus tard et des milliards d'euros investis, la Pologne dispose de quatre stades flambant neufs, de nouveaux terminaux d'aéroports, de nouvelles gares et des centaines de kilomètres d'autoroutes.

Dernier symbole de ce renouveau et de cet effort sans précédent en Pologne: l'ouverture mercredi soir, à deux jours de l'inauguration du tournoi, du dernier tronçon de l'autouroute qui relie Varsovie avec l'Ouest de l'Europe et met Berlin à cinq heures de route de la capitale polonaise.

Accueil princier

Même si tout n'est pas encore parfait, les Polonais veulent se plier en quatre pour accueillir entre 700 000 et un million de fans attendus dans leur pays.

Des milliers de bénévoles polyglottes ont été mobilisés, des sites spéciaux sur internet et des applications spéciales pour téléphones intelligents ont été créés.

Quant aux éventuels manquements d'organisation, les Polonais veulent les combler par leur grand coeur et leur enthousiasme.

Les supporteurs polonais ont déjà réservé un accueil princier aux 13 des 16 équipes nationales du tournoi ayant choisi leur camp de base en Pologne. Ils ont assisté par milliers aux entraînements des Italiens, des Espagnols ou des Néerlandais.

Même la puissante Église catholique polonaise s'y est investie. Dix églises de la conurbation de Gdansk, dans le nord du pays, proposeront lors du tournoi des messes en plusieurs langues pour supporteurs étrangers.

Jeudi soir, la véritable fête commencera avec l'inauguration de la «fan zone», un immense terrain susceptible d'accueillir 100 000 supporteurs, au coeur de Varsovie. Des espaces similaires ont été créés dans les trois autres villes-hôtes polonaises: Gdansk, Poznan et Wroclaw.