David Villa, meilleur buteur de l'Euro-2008 (4 buts), blessé et forfait, ne sera pas là pour défendre ce titre honorifique avec l'Espagne, laissant les Van Persie, Huntelaar, Gomez, Klose, Ronaldo ou Benzema lutter pour tenter de lui succéder au palmarès de l'Euro-2012.

Le record en la matière, 9 buts marqués dans un Euro, est toujours détenu par un certain Michel Platini, aujourd'hui président de l'UEFA. Peut-il être battu ? Les fines gâchettes des années 2000 n'y sont pas parvenues (4 buts pour Villa en 2008, 5 pour Milan Baros en 2004, 5 pour Savo Milosevic et Patrick Kluivert en 2000).

Au regard des qualifications, les buteurs sont à chercher du côté des Pays-Bas et de l'Allemagne, plus grosses machines à marquer avec respectivement 37 et 34 buts inscrits en 10 matches.

Chez les «Oranje», Klaas-Jan Huntelaar avait terminé meilleur marqueur des qualifications avec 12 buts. Mais, outre Huntelaar, meilleur buteur de Bundesliga (29 buts avec Schalke 04), la sélection compte aussi Robin van Persie, meilleur buteur de Premier League avec Arsenal (30 buts). Leur coach Bert van Marwijk s'accroche à son 4-2-3-1. Il y aura forcément un déçu, ce qui n'est jamais facile à gérer dans un vestiaire où les ego sont surdimensionnés.

Dans les rangs de la Mannschaft, c'est l'inoxydable Miroslav Klose (34 ans le 9 juin) qui a fait parler son flair et sa frappe en qualifications avec 9 buts. L'Allemand né en Pologne jouera presque chez lui, même si les trois premiers matches des Allemands auront lieu en Ukraine. Ses 17 buts toutes compétitions confondues avec la Lazio Rome plaident pour lui. Reste à savoir pour la troupe de Joachim Löw si les autres choix en attaque, Mario Gomez et Thomas Müller, auront digéré leur finale de Ligue des champions perdue récemment.

Mission rachat pour CR7

En Espagne, l'absence de Villa, gravement blessé au Mondial des clubs cet hiver et qui ne s'est pas remis à temps, risque de peser lourd. Les autres alternatives en pointe, Fernando Torres et Alvaro Negredo, font figure de seconds choix.

«El Nino» Torres, en dépit d'une nouvelle saison en dents de scie à Chelsea, est apparu en jambes en amical. C'est lui qui avait marqué le but de la victoire finale à l'Euro-2008. Mais la Roja dispose dans ses rangs de joueurs qui peuvent tout faire, comme Andres Iniesta, qui a avait inscrit le but offrant la Coupe du monde à l'Espagne en 2010.

En parlant d'Espagne, il faut évidemment rebondir sur le Portugais Cristiano Ronaldo, dont la lutte avec l'Argentin Lionel Messi a enchanté la Liga. Le total final est vertigineux: 50 buts pour «la Puce» de Barcelone, 46 pour «CR7» avec le Real Madrid. Mais l'histoire de Ronaldo avec la Selecçao n'est jamais aussi limpide et il est passé au travers de l'Euro-2008 (quarts de finale) et du Mondial-2010 (élimination en 8e de finale). Un bon tournoi en Europe de l'Est pourrait lui permettre de menacer le règne de Messi au Ballon d'Or.

Ibrahimovic, 30 ans, est une autre tête d'affiche. «Zlatan», comme on l'appelle en Suède, joue désormais en milieu très avancé et pourrait surprendre.

Partenaire de Ronaldo au Real, Karim Benzema a inscrit 21 buts en Liga cette saison et semble un des rares Bleus à avoir une stature internationale digne de ce nom.

L'Angleterre est dans une situation un peu plus compliquée: son attaquant vedette Wayne Rooney est suspendu pour les deux premiers matches de poules en raison d'un coup donné à un adversaire en qualification. France-Angleterre, c'est le 11 juin, l'équipe aux «Trois Lions» a encore du temps pour s'habituer à la vie sans Rooney.