Le sélectionneur Cesare Prandelli a évoqué un retrait de l'Italie de l'Euro-2012 pour laver l'affront du football transalpin à cause du scandale des matches truqués dit «Calcioscommesse», avant que la Fédération n'explique qu'il ne s'agissait que «d'un coup de colère», vendredi.

«Si pour le bien du football la "Nazionale" devait ne pas aller à l'Euro-2012, ce ne serait pas un problème», a dit Cesare Prandelli à la chaîne Rai Sport avant un match de préparation contre la Russie, mais il a été démenti par la Fédération.

Les propos du sélectionneur ont été tempérés dans l'après-midi par le vice-président de la Fédération italienne de football (FIGC), Demetrio Albertini. «C'était une blague de Prandelli, un coup de colère, juste une idée, a dit l'ancien milieu de terrain à la radio RTL 102.5. Concrètement il n'y a aucun risque que l'Italie n'aille pas à l'Euro.»

«Il y a des choses plus importantes, a-t-il ajouté. Je n'aime pas les croisades, j'aime les débats et pas les prises de position sans tenir compte des conséquences. Je voudrais parler seulement de football, mais ce qui se passe nous contraint à parler d'autre chose.»

Il réagissait à la tempête déclenchée par la nouvelle vague d'arrestations lundi 28 mai, qui a notamment conduit le défenseur Domenico Criscito à être écarté de l'Euro, car il a été cité comme témoin assisté dans l'enquête.

Une polémique s'est enclenchée en Italie, car un autre international, Leonardo Bonucci, doit être entendu par la police. Mais le cas de Criscito est avéré, alors que Bonucci devrait être entendu ultérieurement, dans le cadre d'une enquête menée par un autre parquet (Bari, et non Crémone comme pour Criscito).

«Nous continuons à dire que ceux qui sont impliqués n'iront pas à l'Euro, a tonné Prandelli. Après, si on veut faire des croisades, alors faisons-les!»

Le sélectionneur est également revenu sur le cas de son gardien et capitaine, Gianluigi Buffon, au centre d'une polémique pour avoir versé 1,585 millions d'euros en 14 chèques à un centre de paris à Parme entre janvier et septembre 2010. La police n'a rien retenu d'illégal, mais l'image de «Gigi» s'en trouve brouillée.

Les paris sur les résultats du foot sont interdits aux footballeurs en Italie depuis 2005, et interdits par l'UEFA et la Fifa, les fédérations européenne et internationale, mais il n'est pas prouvé que Buffon a utilisé cet argent pour parier sur son sport.

«Il est fort, il a beaucoup de personnalité, mais même pour lui un moment comme celui-là est lourd», a dit Prandelli.

L'Italie joue vendredi contre la Russie à Zurich son dernier match de préparation à l'Euro.