Collen Warner l'avoue tout de suite: sa ville natale, Denver, où l'Impact affronte les Rapids ce soir, n'a jamais vibré pour le soccer. Ce sont plutôt les passes de touché de John Elway et de ses successeurs qui enflamment la capitale du Colorado.

Plus jeune, Warner a tout de même décidé de suivre les traces de son grand frère en optant pour le ballon rond. Au fil des années, le milieu de terrain a multiplié les expériences, du Rush du Colorado à l'Université de Portland en passant par des stages avec les Académies de Liverpool ou de l'Atalanta Bergame.

Dans son parcours, Warner n'a jamais été un adepte des grandes villes. C'est presque avec soulagement qu'il a accueilli son repêchage par le Real Salt Lake, en janvier 2010. Avec les Rocheuses en toile de fond et un quotidien passé dans une équipe au visage humain, quoique très ambitieux.

«Le club était comme une famille et, surtout, Salt Lake City ressemble un peu à Denver. Donc, la transition en MLS s'est bien passée», indique-t-il.

«Dès le premier jour, j'ai constaté que le Real était un club de grande classe. Il y avait tellement de talent en milieu de terrain que je l'ai pris comme un challenge qui, en fin de compte, m'a permis de m'améliorer.»

En deux saisons, Warner a disputé une quarantaine de matchs en MLS, en US Open Cup et en Ligue des champions. Malgré un horizon plutôt bouché à Salt Lake City, il a vécu le repêchage d'expansion de l'Impact avec un certain scepticisme. Comme pour la très grande majorité des joueurs, un déménagement au Québec s'apparente à un saut dans l'inconnu. Un inconnu culturel, bien évidemment, mais aussi sportif puisque l'Impact a été monté de toutes pièces en l'espace de trois mois.

«Au début, j'ai été hésitant, car je n'étais pas vraiment au courant de ce qui se passait à Montréal, confie d'ailleurs Warner. Mais quand j'ai parlé à Jesse (Marsch), j'ai compris qu'il s'agissait d'une bonne organisation avec des dirigeants qui avaient des objectifs élevés. Ils ont fait les choses de la bonne façon.»

Et pour couronner le tout, le joueur de 23 ans né le jour de la Saint-Jean-Baptiste confirme que Montréal est une ville plus «cool» que Salt Lake City.

«Bernier est un bon gars»

À l'origine, Marsch considérait davantage Warner comme un numéro 10. Après quelques entraînements, l'entraîneur a plutôt jugé qu'il serait plus utile un cran plus bas. Ce qui signifie, dans le schéma tactique montréalais, de le positionner aux côtés de Felipe à la place de Patrice Bernier. Warner est bien conscient que la décision n'est pas forcément très appréciée par une frange des partisans qui préférerait y voir le Québécois. La relation entre les deux hommes reste bonne, soutient-il.

«Patrice est un bon gars et un joueur avec beaucoup d'expérience, au contact de qui j'ai appris des trucs ici et là. Dès que je suis arrivé, il a été sympathique avec moi. Mais la dynamique entre nous était la même quand il était le titulaire. Je suis sûr qu'il aura une autre chance.»

À la suite de ses performances fluctuantes cette année, Warner sait aussi que les exigences de Marsch seront plus élevées envers les milieux axiaux de terrain. L'entraîneur de l'Impact a évolué dans ce secteur de jeu pendant 14 saisons.

«Il attend beaucoup de moi et de Felipe à chaque match au niveau de l'énergie, de la communication ou sur le fait d'être la colonne vertébrale de l'équipe. Il a beaucoup d'exigences et il sait ce que nous devons offrir pendant un match.»