Il y a longtemps déjà que David Beckham a dépassé le statut du simple joueur de soccer. Peu importe sa destination, le milieu de terrain du Galaxy de Los Angeles est épié. Sa coupe de cheveux changeante et les nombreux tatouages qui ornent ses bras ou son torse sont des sujets de discussion inépuisables.

Si l'effet Beckham s'est quelque peu estompé aux quatre coins de la MLS, il a frappé de plein fouet Montréal cette semaine. Plus de 60 000 spectateurs sont attendus cet après-midi (16h au Stade olympique) pour le match qui oppose son Galaxy à l'Impact. Plusieurs apprentis photographes et chasseurs d'autographes ont également dû rôder autour de l'hôtel du club, hier, dans le centre-ville. Car avec Beckham, le sportif et l'extrasportif s'entremêlent constamment.

En pleine conférence de presse, hier dans les entrailles du Stade olympique, le joueur anglais a ainsi autographié un caleçon que lui avait tendu une chroniqueuse artistique. Si l'entraîneur du Galaxy, Bruce Arena, semblait particulièrement agacé, Beckham s'est exécuté avec le sourire.

«Je ne voudrais rien changer de ma vie et tout ce qui va avec. J'ai toujours été à l'aise avec [la notoriété] et je ne m'en plaindrai jamais, a-t-il dit peu après. Je suis heureux d'être dans ma position. J'ai travaillé fort dans ma carrière, mais je sais aussi que je suis très chanceux.»

Ancien joueur de Manchester United et du Real Madrid, pigiste avec l'AC Milan, Beckham ne doit cependant pas être réduit à ce strict symbole du vedettariat. Arrivé en 2007 en Californie, il est directement à l'origine de la règle du joueur désigné qui permet à chaque club d'attirer de grandes vedettes en contournant le plafond salarial. Sans lui, les Thierry Henry, Rafael Marquez et Robbie Keane n'auraient sans doute pas traversé l'Atlantique.

«Le sport est en plein essor et la MLS croît partout aux États-Unis. Soixante mille personnes assisteront au match samedi, cela en dit beaucoup, a jugé Beckham. Nous sommes très chanceux en tant qu'équipe de voyager et de jouer dans des stades toujours remplis.»

Après des débuts difficiles dans la ligue marqués par des blessures et des escapades européennes, l'aventure américaine de Becks a pris une meilleure tournure en 2011. Replacé en tant que milieu axial, il a été l'un des moteurs derrière le championnat remporté aux dépens du Dynamo de Houston. Alors que tout le monde le voyait se joindre au Paris Saint-Germain, il est finalement resté avec le Galaxy. Aucun doute, Beckham s'amuse à Los Angeles.

«J'apprécie l'expérience depuis le début et c'est pour cela que j'ai décidé de rester après mes cinq années de contrat. J'aime jouer sous les ordres d'Arena et aux côtés de joueurs comme Landon Donovan, Robbie Keane et les autres.»

«Une bonne personne»

Bonnet vissé sur sa tête, le numéro 23 a conquis les nombreux médias par sa simplicité. Si Donovan et Arena étaient également sur le podium, la très grande majorité des questions étaient destinées à Beckham. Souriant, il a patiemment répondu à chacune d'entre elles en usant même d'humour. Que signifie cette première visite en sol montréalais, berceau du hockey? «C'est nous qui vivons dans une ville de hockey», a-t-il immédiatement répondu en faisant allusion au bon parcours des Kings de Los Angeles en séries.

Malgré quelques accrochages avec certains de ses coéquipiers - Donovan notamment - en 2007, Beckham fait maintenant l'unanimité dans le vestiaire et même parmi ses adversaires. Désormais gardien de l'Impact, Donovan Ricketts a pu le côtoyer lors des trois dernières saisons.

«C'est une bonne personne. Au début, je pensais qu'il serait prétentieux, mais c'est quelqu'un de bien. Il s'entend avec tout le monde dans le vestiaire.»

«Un joueur comme lui aide le soccer à être de plus en plus populaire en MLS, a également soufflé Bernardo Corradi. La plupart des gens qui se déplaceront demain (aujourd'hui) le feront pour le voir jouer.»

La présence ou non de Beckham au coup d'envoi a d'ailleurs été largement évoquée par les partisans de l'Impact sur les réseaux sociaux. Arena a entretenu le mystère sur son joueur qui a souvent manqué les rencontres disputées sur une surface artificielle. «De nombreux joueurs exprimeraient leurs inquiétudes de jouer sur une telle surface. Mais la situation est ainsi et elle est la même pour les deux équipes. Même que l'Impact y joue plus souvent que nous», a philosophé Beckham.