Battu 2 à 0 à Toronto, mercredi, l'Impact ne disputera pas la finale du Championnat canadien qui aurait ensuite pu lui ouvrir les portes de la Ligue des champions de la CONCACAF.

La déception est d'autant plus grande que l'Impact a chuté contre le cancre par excellence de la MLS dont la dernière victoireremonte au 14 mars... en Ligue des champions.  L'Impact, de son côté, restait sur une étonnante victoire à Kansas City. Une victoire qui, selon Jesse Marsch, a entraîné une certaine «complaisance» dans le jeu de ses hommes au BMO Field.

«C'est exactement ce que je redoutais. J'ai vu 11 joueurs qui n'étaient pas prêts à jouer ce match et qui ont été deuxième dans les duels tout au long du match.

«Bravo à Toronto qui a été la meilleure équipe ce soir et je leur souhaite bonne chance pour la suite.»

Le onze montréalais a ainsi payé pour son inefficacité offensive du match aller (0-0) à laquelle s'est ajoutée une première mi-temps peu inspirée au BMO Field. Dominé en milieu de terrain etfébrile en défense, l'Impact a affiché son mauvais visage que l'on n'avait plus aperçu depuis très longtemps.

Le match de l'Impact a pris une mauvaise tangente seulement 120 secondes après le coup d'envoi. Après un premier tir contré de Joao Plata, Reggie Lambe a récupéré le ballon et a ensuite expédié un tir - dévié au passage - dans le but de Donovan Ricketts.

«Je savais, grâce à ce que j'avais vu dans la presse, que Toronto allait débuter de cette façon, a indiqué Marsch. Nous avions parlé de la façon de gérer cette situation sur le terrain et mentalement. Mais nous n'étions pas prêts.»

«Nous avons débuté très lentement, mais cela ne veut pas dire que nous les prenions à la légère, a ajouté Tyson Wahl. Ils ont débuté très fort et de façon très différente par rapport au premier match. Nous n'avons pas été assez bons en première mi-temps et cela va nous servir de leçon pour la suite.»

Incapables d'aligner trois passes de suite, les Montréalais n'ont guère été en mesure d'offrir une réaction appropriée. Même après l'expulsion de l'arrière droit Richard Eckersley - pour une faute sur Sinisa Ubiparipovic - la domination a été torontoise. À chaque accélération, Plata est parvenu à semer le doute dans l'esprit de la défense montréalaise. Ryan Johnson aurait même pu rapidement doubler la mise sans un bel arrêt de Ricketts.

Et l'animation offensive de l'Impact? D'abord pas très tranchante même si les hommes en bleu ont finalement eu la possession du ballon à partir de la demi-heure de jeu. Ubiparipovic est celui qui s'est mis dans les meilleures conditions, mais a péché à deux reprises dans la finition.

C'est au contraire le Toronto FC qui a fait trembler les filets sur un autre cafouillage défensif de l'Impact. À la 38e minute, un corner mal dégagé a atterri dans les pieds de Johnson qui a facilement fusillé Ricketts.

Changements offensifs

Avec l'obligation de marquer deux buts pour se qualifier, l'Impact s'est présenté avec des ambitions plus offensives après la pause. Patrice Bernier et Shavar Thomas ont ainsi cédé leurs places à Felipe et Justin Mapp. Concrètement, Ubiparipovic a glissé dans une position plus axiale tandis que Arnaud occupait tout le flanc droit.

C'est d'ailleurs le capitaine qui a montré la voie grâce à une lourde frappe repoussée par le gardien Milos Kocic à la 52e minute. Avec un tel score et seulement dix Torontois sur le terrain, il était évident que le gardien serbe allait être le joueur le plus occupé de la deuxième mi-temps.

Il a multiplié les sorties aériennes et les arrêts devant un bloc ontarien très bas. La chance lui a aussi souri sur un coup-franc de Felipe qui est passé à quelques centimètres de son poteau droit (66e). Elle ne l'a pas quitté quinze minutes plus tard lorsque Mapp a frappé la transversale.

Mais comme à l'aller, l'Impact a globalement montré un certain manque de créativité au moment de faire le jeu contre un adversaire recroquevillé en défense.

«Parfois, des équipes sont difficiles à prendre à revers, même en jouant à dix. Il faut aussi donner à leur gardien qui a fait le travail sur nos centres. C'est une défaite difficile à avaler», a résumé Brovsky qui a aussi loué le travail de Ricketts, auteur de spectaculaires arrêts de fin de match.

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