Olivier Occéan est sur un nuage depuis lundi soir. C'est à ce moment qu'il a appris que son club, Greuther Fürth, sera promu en Bundesliga-1 la saison prochaine.

Occéan devient le premier joueur de soccer formé au Québec à accéder à un championnat de premier plan.

Les Québécois John Limniatis (Grèce), Alex Bunbury (Portugal) et Patrice Bernier (Norvège, Danemark) ont joué en première division en Europe par le passé, mais dans des championnats de niveau secondaire. Bernier s'est brièvement aligné avec Kaiserslautern, mais à l'époque où ce club avait été relégué en Bundesliga-2.

Le Québécois de naissance Alain Rochat a joué en Ligue-1 en France avec Rennes, sauf qu'il a appris à jouer au foot en Suisse.

«C'est magnifique. Je suis fier d'être Québécois et de me rendre aussi loin, a commenté Occéan lors d'un entretien téléphonique, mardi, depuis la ville allemande de Fürth. J'ai hâte de jouer contre de grandes équipes comme Bayern Munich, Dortmund, Schalke...»

Depuis la défaite de Fortuna Düsseldorf, lundi soir en Bundesliga-2, le club du Brossardois de 30 ans est assuré d'être parmi les deux qui seront promus en première division allemande. Avec trois matchs à faire, le SC Paderborn 07, troisième au classement, pourrait en théorie égaler le nombre de points au classement de Greuther Fürth, mais la différence de buts entre les deux clubs est telle que les espoirs sont nuls.

«C'est fantastique. Le but était d'être promu en première division et on y est», a ajouté Occéan.

Il reste encore deux ans à faire au contrat d'Occéan mais celui-ci prévoit négocier une entente bonifiée avec Greuther dans les prochaines semaines. Il pourrait aussi faire l'objet d'un transfert avec un autre club de Bundesliga-1, et ainsi se retrouver avec une organisation qui visera davantage que le simple maintien en D1.

«Il y a cinq ou six clubs qui sont intéressés en ce moment, a indiqué Occéan, qui a inscrit 17 buts et six aides en 31 matchs cette saison, ce qui lui donne une égalité au premier rang chez les buteurs et les pointeurs de la Bundesliga-2. On verra ce qui va se passer dans les deux ou trois prochaines semaines.»

Plusieurs footballeurs canadiens profitent du fait qu'ils ont une double citoyenneté pour s'établir en Europe, mais ça n'a pas été le cas d'Occéan. Il a fallu qu'il vienne à bout des préjugés qu'ont les instances du foot européen à l'endroit des joueurs du Canada.

«Un Canadien n'est pas reconnu comme un Brésilien, ou même pas comme un Américain. C'est plus difficile (de s'établir) que les autres nationalités, a-t-il reconnu. Il faut que tu fasses tes preuves à chaque fois, à chaque entraînement. Il faut toujours montrer que tu as les qualités qu'il faut, que tu mérites de jouer.»

Occéan a parié gros quand il s'est amené en Allemagne, en 2010, et a décidé de se joindre aux Kickers d'Offenbach, un club de troisième division allemande. C'était, selon lui, le meilleur chemin à suivre pour atteindre son but de jouer dans un championnat européen de premier plan.

«J'avais des offres pour aller en D1 dans certains pays, mais j'ai décidé d'aller dans un pays plus réputé, l'Allemagne, parce que je savais qu'il y aurait des choses qui pourraient se passer. Et ça s'est finalement très bien passé, a-t-il constaté.

«Il y a aussi le fait que je ne voulais pas aller en D1 pour rester sur le banc, alors je suis d'abord passé par la D2 pour y faire mes preuves. Et là, si je vais en D1, c'est pour y jouer comme partant», a souligné celui qui est passé par la Norvège à ses débuts en Europe, avec Odd Grenland (2004-2005) et Lillestrom (2006-2010).