Les partisans les plus assidus se souviennent que Sanna Nyassi a déjà foulé la pelouse du stade Saputo, en septembre 2008. Embauché par les Sounders de Seattle en vue du saut dans la MLS, le Gambien avait effectué une pige d'un mois avec la version USL du club.

Entré en jeu à la 45e minute, Nyassi avait offert une bonne prestation sur son couloir en délivrant notamment une passe décisive à Roger Levesque. Avec sa rapidité comme principal atout, le joueur, aujourd'hui âgé de 23 ans, signait d'une belle façon son arrivée dans l'échiquier nord-américain.

«Je me souviens très bien de ce match et nous avions perdu ce soir-là. J'ai même eu une occasion d'égaliser, mais je ne l'ai pas conclue», a rappelé Nyassi.

Entre ce match et l'inauguration du stade Saputo 2.0, le 16 juin, Nyassi a appartenu à trois autres clubs. Après deux saisons à Seattle, il a été sélectionné par les Whitecaps de Vancouver lors du repêchage d'expansion à l'automne 2010. À peine a-t-il eu le temps d'apprendre la nouvelle que les rivaux canadiens de l'Impact l'échangeaient aux Rapids du Colorado. Une saison plus tard, il a vécu la même situation en quittant les Rocheuses pour l'île de Montréal.

«Je ne sais pas pourquoi ils ne m'ont pas protégé, mais j'aurais aimé rester à Seattle ou au Colorado. La direction de ces deux clubs a pris des décisions et, en tant que joueur, je suis prêt à avancer et à affronter ce genre de situation. Je suis content d'être ici maintenant.»

Son départ a également été douloureux pour l'organisation des Rapids. En plus des cinq buts et cinq passes décisives, le joueur de 5' 8 a pu apporter plusieurs solutions sur le terrain. Son positionnement a même été un heureux dilemme pour ses entraîneurs successifs: est-il plus efficace en attaque ou sur un côté?

Après le repêchage d'expansion, le directeur technique Paul Bravo soulignait que Nyassi était à son mieux en attaque avec la permission d'improviser. Jesse March semble partager la même vision puisque le Gambien était associé à Justin Braun, lors de l'entraînement d'hier au Complexe Marie-Victorin.

«Nous pensons qu'il apporte un élément nouveau à cette équipe. Il est rapide, malin et peut marquer des buts», a expliqué l'entraîneur montréalais tout en laissant entendre qu'il serait du onze partant, samedi.

Et le principal intéressé? Où pense-t-il qu'il peut le plus contribuer au succès de son équipe?

«Je me sens le plus à l'aise en attaque, mais cela ne me dérangerait pas de jouer sur le côté droit, a tranché Nyassi. En fin de compte, c'est l'entraîneur qui décide où je dois jouer et je vais donner le maximum chaque fois.»

Rivalité fraternelle

Comme plusieurs autres joueurs, Nyassi a vu son camp d'entraînement entrecoupé par un rendez-vous international. Il a ainsi manqué la Classique Disney en participant aux éliminatoires de la CAN 2013 face à l'Algérie. Malgré la défaite de 2 à 1 lors de ce match, il a apprécié l'expérience qui lui a permis de côtoyer des joueurs provenant de différents championnats.

Il n'a par contre pas vu un visage très familier: celui de son frère jumeau Sainey, qui a déclaré forfait en raison d'une blessure à l'aine. La réunification familiale aura plutôt lieu le 18 juillet lorsque l'Impact accueillera le Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Car pendant que le néo-Montréalais roulait sa bosse, son frère disputait plus d'une centaine de matchs sous Steve Nicol. Puisque les deux hommes sont maintenant dans la même Association, la rivalité fraternelle peut reprendre.

«Il y a toujours une belle compétition avec mon frère et nous voulons tous les deux avoir le dessus. Nous avons un peu parlé de la saison et je lui ai dit que mon équipe serait la meilleure même si j'ai le sentiment que nous allons chacun connaître une bonne année.»