S'il devait revivre la journée du 23 novembre, Jesse Marsch n'est pas sûr qu'il prononcerait le nom de Brian Ching lors du repêchage d'expansion.

Près de trois mois plus tard, l'Impact a clos cet éprouvant chapitre en renvoyant l'attaquant de 33 ans à Houston en échange d'un choix conditionnel au repêchage de 2013.

«Pour être honnête, je ne suis pas certain que je referais la même chose. Cette histoire a eu de bons côtés et d'autres, plus complexes, qui n'avaient pas de sens», a expliqué l'entraîneur montréalais après l'entraînement des siens, jeudi.

Deux facteurs importants ont poussé l'Impact à trouver un terrain d'entente avec le Dynamo : les états d'âme et le salaire élevé du joueur. Depuis le début, Ching n'a jamais caché le lien viscéral qui l'unissait au club texan. Le temps n'a pas modifié cet attachement.

«Son désir de retourner à Houston était encore très élevé, même si je pense qu'il a vraiment apprécié son séjour avec l'Impact», a résumé l'entraîneur montréalais. Et puis, il y a le salaire de plus de 400 000 $ que Ching aurait dû toucher en 2012. Une somme assez conséquente qu'il a depuis renégociée à la baisse afin de reprendre le chemin de Houston.

«Son salaire nous aurait obligés à faire certaines transactions, a concédé Marsch. Nous avons essayé d'analyser cette situation de tous les angles depuis le début, mais cela a pris une tournure différente par rapport aux attentes des gens.»

Malgré ce dossier qui a traîné en longueur et les antécédents entre Marsch et Ching, le dénouement s'est effectué sur un fond de remerciements. Car lors des entraînements et des matchs, le triple vainqueur de la MLS Cup n'a rien laissé transparaître de son mal-être. Son expérience et son attitude ont au moins pu servir d'exemple à ses ex-coéquipiers, croit Marsch.

«Il a été utile en montrant ce que cela signifiait de se donner à fond, de s'entraîner et d'être un grand professionnel. Je le remercie pour l'effort qu'il a mis et je pense que, grâce à lui, nous sommes une meilleure équipe. Même s'il n'a été avec nous que pendant un mois seulement.»

Son départ met par contre un peu plus en lumière la fragilité du secteur offensif de l'Impact. Avec ses 24 buts en carrière, Justin Braun est devenu de facto l'attaquant montréalais le plus productif dans la MLS. Sauf que la récente signature d'Eddie Johnson avec la ligue pourrait bientôt changer la donne. En tant qu'international américain et ancien joueur de la MLS transféré à l'étranger, l'attaquant de 27 ans devra se soumettre au processus d'allocation.

L'Impact se retrouve au tout premier rang et ne cache pas la volonté d'explorer la piste menant à l'attaquant aux 42 sélections.

«Il y a un intérêt de notre part. Cela fait plus d'une semaine que nous savons qu'une entente était proche entre le joueur et la Ligue, a avoué Marsch.

«Cela a été pris en compte dans certaines de nos décisions et nous devons maintenant évaluer comment cette situation pourrait s'adapter à notre contexte. Que ce soit en fonction du plafond salarial, du profil du joueur et de l'homme. J'entretiens une bonne relation avec Eddie et nous aurons une bonne conversation tous les deux lors des prochains jours.»

Valentin avec l'équipe des moins de 23 ans

Par ailleurs, le défenseur Zarek Valentin participera à un camp d'entraînement de l'équipe américaine des moins de 23 ans, du 19 au 29 février. Cela signifie donc qu'il ratera une très grande partie de la Classique Disney à laquelle l'Impact participera.

Le joueur de 20 ans a disputé trois matchs de l'Impact lors de la portion californienne du camp montréalais.

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L'AFFAIRE CHING EN QUATRE DATES

23 novembre

Laissé sans protection par le Dynamo de Houston en vue du repêchage d'expansion, Brian Ching menace rapidement de prendre sa retraite plutôt que de jouer à Montréal. Malgré ce discours, l'Impact sélectionne l'attaquant de 34 ans et initie un bras de fer avec le club texan. Le joueur garde plutôt le silence, mais profite de son compte Twitter pour remercier tous ceux qui lui ont offert leur appui.

5 janvier

Ching annonce au Houston Chronicle qu'il a finalement choisi de participer au camp d'entraînement de l'Impact. «J'ai décidé de ne plus prendre ma retraite. Je vais me rendre à Montréal dès l'ouverture du camp», indique-t-il.

16 janvier

Premier entraînement avec l'Impact: Ching indique qu'en bon professionnel, il a «accepté la situation» et qu'il donnera «tout ce qu'il peut sur le terrain». Il ne cache cependant pas son désir de retourner avec le Dynamo où il rêvait d'inaugurer la nouvelle enceinte texane, baptisée BBVA Compass Stadium.

13 février

L'Impact permet à Ching de quitter le camp d'entraînement quelques jours pour «des raisons personnelles». Rapidement, des médias de Houston indiquent que le joueur d'origine hawaïenne renégocie son contrat avec le Dynamo, condition sine qua non à une transaction. Avec un salaire revu en forte baisse, Ching est finalement de retour dans le giron du Dynamo depuis jeudi alors que l'Impact obtient un choix conditionnel au repêchage de 2013.