Une nouvelle fois trahi par sa défense, Arsenal a touché le fond mardi à Milan (4-0), où son parcours en Ligue des champions a probablement pris fin après la «pire performance» européenne de son histoire, selon l'entraîneur Arsène Wenger.

«C'était une de ces soirées qu'on aimerait oublier. Nous avons été punis et nous l'avons mérité. Nous avons été mauvais en attaque et mauvais en défense. Le résultat est un désastre», a admis le Français.

Si les avants n'ont pas été transcendants, y compris Thierry Henry qui a disputé ses 45 dernières minutes avec les «Gunners» avant de regagner New York, au moins Robin Van Persie a-t-il eu deux bonnes occasions de marquer en seconde période. L'arrière-garde, elle, a été catastrophique de bout en bout.

Le premier but de Kevin Prince Boateng vient d'un dégagement du gardien Szczesny directement sur un adversaire. Sur le deuxième, marqué de la tête par Robinho, Bacary Sagna ne fait même pas semblant de s'opposer au débordement d'Ibrahimovic.

Le troisième est provoqué par une glissade du Belge Thomas Vermaelen qui permet à Robinho d'ajuster tranquillement Szczesny pour la deuxième fois. Sur le dernier, le Suisse Yohan Djourou tombe naïvement dans le piège d'Ibrahimovic et concède un pénalty.

Cet effondrement défensif ne fait que confirmer les problèmes constamment rencontrés en Premier League contre des adversaires souvent moins redoutables que ce séduisant AC Milan: les «Gunners» ont déjà encaissé 35 buts cette saison en Championnat, dont 26 à l'extérieur (en 13 matches), ce qui fait d'eux la troisième plus mauvaise défense d'Angleterre en déplacement.

Wenger en difficulté

Bien sûr, Wenger n'a pas été épargné par les blessures ces derniers mois. Sagna vient tout juste de revenir à la compétition quatre mois après une fracture du péroné, comme Kieran Gibbs, Vermaelen peine à retrouver son niveau après avoir manqué toute la saison 2010-2011 et les deux recrues de l'été, Per Mertesacker et Andre Santos, par ailleurs très décevants, sont blessés.

Mais c'est aussi la politique du Français qui sera inévitablement mise en cause car aucun défenseur de classe mondiale n'a posé ses affaires à l'Emirates Stadium ces dernières années.

L'entraîneur, très critiqué pour avoir laissé partir Cesc Fabregas et Samir Nasri cet été sans les remplacer par des joueurs de calibre comparable, traverse la période la plus difficile depuis son arrivée à Londres il y a quinze ans.

Il lui reste toutefois deux objectifs à atteindre pour éviter que la saison, déjà marquée par la déroute historique à Old Trafford (8-2) contre Manchester United, ne reste pas dans les mémoires comme l'«annus horribilis» des «Gunners».

Le premier est la Coupe d'Angleterre, qui permettrait de calmer les supporteurs qui piaffent depuis sept ans dans l'attente d'un titre. Arsenal doit se ressaisir immédiatement pour l'emporter samedi dans un difficile huitième de finale à Sunderland.

Le deuxième, et le plus important, est la qualification pour la prochaine Ligue des champions. Sans elle, le club s'exposera à un lourd manque à gagner et surtout à une nouvelle fuite de ses meilleurs joueurs. Un Robin Van Persie accepterait-il de disparaître de la plus grand scène européenne?

Les deux Manchester et Tottenham semblent hors de portée mais les «Gunners» tiennent pour le moment la corde pour la quatrième et dernière place. La lutte s'annonce extrêmement âpre face à des concurrents qui jouent aussi gros qu'eux: Chelsea et Liverpool.