Le voyage de douze jours au Mexique et les entraînements qui se poursuivent cette semaine à Montréal rassurent l'entraîneur Jesse Marsch sur au moins un point: l'Impact n'est plus qu'une somme d'individualités mais forme déjà une équipe.

«J'ai vu beaucoup de choses à l'entraînement aujourd'hui qui me font dire: c'est pas mal pour des gars qui sont ensemble depuis deux, trois semaines», a-t-il lancé jeudi à l'issue d'un entraînement au centre sportif Marie-Victorin.

Mais l'entraîneur reconnaît qu'à 40 jours du match d'ouverture en MLS, il manque de munitions à l'attaque. «On voulait voir ce qu'on avait avant de faire une autre grosse acquisition, a expliqué Jesse Marsch, vêtu du maillot bleu royal flambant neuf de l'Impact. Là, on réalise qu'on a une bonne base et on voit plus clairement ce qui nous manque. Oui, nous cherchons un autre attaquant établi qui peut améliorer le club.»

La saison morte a été particulièrement éprouvante pour l'équipe sur le front de l'attaque. Ses plus grosses prises sont venues épauler le milieu de terrain, la défense et les buts: Donovan Ricketts, Andrew Wenger, Patrice Bernier et Davy Arnaud.

L'attaquant Brian Ching n'a rien fait pour rassurer la direction de l'Impact en répétant à qui voulait bien l'entendre qu'il préférait prendre sa retraite plutôt que de jouer à Montréal. Il a changé d'avis depuis, mais la production de l'avant de 33 ans est en déclin.

L'état-major de l'Impact n'est pas resté les bras croisés. On a appris dans les dernières semaines que plusieurs attaquants de renom avaient été approchés: Nicolas Anelka, Alessandro Del Piero et David Trezeguet.

Les trois ont décliné poliment les avances de l'Impact. Une source proche d'Anelka nous expliquait au mois de décembre que l'offre de l'équipe d'expansion n'était tout simplement pas suffisante. Quelques jours plus tard, le Français signait un contrat de plus de 10 millions avec un obscur club chinois...

Avec ses nouvelles ambitions, l'Impact se retrouve pour la première fois au coeur d'un marché planétaire et ultra-compétitif. Jesse Marsch a admis hier que personne dans l'organisation ne s'attendait à ce que ce soit si ardu. «Il y a tant de variables quand on parle de ces gros noms. Et on se rend compte que c'est plus difficile que quiconque ne l'aurait imaginé, a affirmé l'Américain. Il peut y avoir un dialogue pendant des mois, qui semble mener à un résultat, puis tout s'écroule en un instant. On a essayé de le faire tôt (l'acquisition), mais ça n'a pas marché.»

Mais l'équipe n'a pas baissé les bras. «Je sais qu'on va trouver le bon joueur, peut-être deux, peut-être trois, a-t-il dit après l'entraînement de 90 minutes. Oui, il y a des discussions en cours.»

Selon les règles de la MLS, l'équipe a jusqu'au 15 avril pour signer un joueur qui évolue dans un championnat étranger. Un peu plus de deux mois, donc, pour trouver ce buteur prolifique dont l'équipe a bien besoin.