Si le président des Whitecaps de Vancouver, Bob Lenarduzzi, devait donner un conseil à l'Impact, il le résumerait en un seul mot: «patience».

Rome ne s'est pas fait un jour et ce n'est pas plus le cas pour une équipe d'expansion qui doit lutter avec des adversaires bien établis dans la MLS. Dans l'histoire récente de la ligue, une seule équipe est d'ailleurs parvenue à atteindre les séries dès sa première année d'existence.

«La seule qui a bien réussi est Seattle, qui est géographiquement proche de Vancouver, rappelle-t-il. Les gens nous jugent par rapport aux Sounders alors que la grande majorité des équipes ne font pas les séries. Peu importe le sport, les équipes d'expansion connaissent des débuts difficiles.»

Ceux de Vancouver, en 2011, ont été particulièrement pénibles avec seulement six victoires, un changement d'entraîneur et un mouvement de joueurs assez important. Rapidement distancés dans la course aux séries, les Caps ont finalement terminé au dernier rang de la Ligue.

Tirer les leçons

L'ambition était pourtant énorme avant de faire le saut de la NASL à la MLS. Les Whitecaps avaient même clamé leur intention de faire partie des 25 clubs les plus prestigieux du monde. Que s'est-il passé pour que cette phrase devienne une source de raillerie? Lenarduzzi n'a guère envie de s'étendre sur le sujet, même s'il affirme que lui et l'ensemble du club ont tiré des leçons de cette expérience.

«Je ne pense pas qu'une seule grosse erreur ait pu mener à notre rendement sur le terrain. Du propriétaire aux joueurs, tout le monde a sa part de responsabilités pour la dernière saison. Nous avons appris du passé et, à l'interne, nous avons essayé de tracer le chemin vers notre objectif qui est les séries.»

Quelques rayons de soleil émergent tout de même de cette grisaille. Sur le terrain, Alain Rochat, Davide Chiumiento et Éric Hassli ont connu une bonne première saison Amérique du Nord.

Du match d'ouverture à l'Empire Field à la réouverture du BC Place, le public vancouvérois a aussi fait preuve d'une immense fidélité. Seuls Seattle et le Galaxy de Los Angeles ont fait mieux en terme populaire. Lenarduzzi se montre également satisfait au plan des commanditaires, même s'il sait que la loi du terrain sera la plus forte.

Ménage hivernal

«Il y a eu beaucoup de positif, mais nous savons que nous ne pouvons pas nous permettre de connaître une deuxième mauvaise saison. Nous mettrions alors en péril tout le bon travail fait sur et à l'extérieur du terrain.»

L'hiver a d'ailleurs pris des allures de grand ménage avec la nomination de Martin Rennie, l'ancien entraîneur des Railhawks de la Caroline, à la barre de l'équipe. Proactif, le bon ami de Marc Dos Santos a déjà apposé sa griffe avec le départ de neuf joueurs par la voie d'échanges ou d'options non levées. Les défenseurs Lee Young-Pyo, Martin Bonjour, ainsi que Lee Nguyen ont, entre autres, mis le cap vers la Colombie-Britannique.

«Je suis prudemment optimiste, annonce Lenarduzzi. Nous avons évalué l'équipe et effectué quelques changements depuis l'an dernier. Nous savons que nous avons un bon noyau autour duquel nous pouvons bâtir l'équipe. C'est ce que Martin (Rennie) est en train de faire.»

L'Impact sera le premier à en voir les résultats, le 10 mars. Lenarduzzi n'aura alors plus de conseils à donner aux Montréalais.