Le sport a toujours fait partie de la vie de Laura Chénard, milieu de terrain des Carabins, qui vient de participer au dernier camp d'entraînement de la sélection nationale senior.

Cette passion s'est imposée tout naturellement avec des parents adeptes de baseball et de handball, puis avec un autre membre de la famille qui se nomme Pierre Harvey.

Devant cet éventail de disciplines, Chénard a suivi les recommandations de sa grande soeur et s'est rapidement tournée vers le soccer. Dès l'âge de 6 ans, la petite fille de Sainte-Luce, près de Rimouski, a compris qu'elle pourrait s'épanouir dans ce sport.

L'avenir lui a donné raison avec des succès autant sur le plan collectif qu'individuel. Ainsi, l'ex-pensionnaire du programme Sport-Études CNHP a été sélectionnée dans les différentes équipes du Québec, remportant l'argent aux Jeux du Canada de 2009. Elle a aussi été nommée joueuse par excellence de la Ligue élite du Québec, l'année précédente.

Depuis, le dilemme de l'équilibre entre les études et le sport rythme ses saisons.

«Jouer au soccer est un objectif professionnel, donc je vais pousser pour évoluer avec les équipes canadiennes. Mais je pense que l'école, c'est tout aussi important. C'est un peu difficile de gérer les deux et je ne sais pas si je devrais me concentrer sur l'un ou sur l'autre.»

Aux quatre coins du globe

Il est vrai que la jeune femme de 21 ans a déjà parcouru les quatre coins du globe grâce au ballon rond. Celle qui, l'été venu, s'aligne avec l'Amiral de Québec (W-League) a notamment participé aux qualifications pour le Mondial des moins de 20 ans, en 2010. Les Canadiennes, guidées par Carolina Morace, l'ont raté d'un souffle sur les pelouses guatémaltèques.

«J'ai vraiment été déçue, car on s'attendait à y participer. J'avais un rôle partant et j'ai joué tous les matchs. Cela aurait été ma chance de faire une Coupe du monde.»

Une chance qui ne devrait pas être la dernière. Parallèlement, Chénard a été appelée par Morace pour disputer quelques matchs avec l'équipe senior. Malgré la démission de l'Italienne cet été, elle a de nouveau été convoquée par le sélectionneur John Herdman, lors d'un camp à Phoenix, du 14 au 22 novembre.

«Je pense vraiment qu'il peut amener quelque chose au Canada. Il est très organisé et il sait où il s'en va. Son système en losange a vraiment bien marché contre des équipes de haut calibre comme la Suède (2-1). On est capables de rivaliser avec les meilleures au monde.»

Habituellement alignée devant la défense - «Je suis quelqu'un de physique qui aime distribuer le ballon» -, elle a occupé un poste de milieu droit. Son intégration dans l'équipe a toutefois été trop tardive pour qu'elle puisse prétendre à une place lors des prochaines qualifications pour les Jeux olympiques de Londres.

Si cet événement estival reste un objectif, rien n'est plus important pour Chénard que la perspective de porter le maillot rouge lors du Mondial 2015, qui sera disputé au Canada.

«Il n'y a rien de plus beau qui puisse arriver à une joueuse de 20 ans. C'est mon objectif principal, même si je trouve qu'avec beaucoup de joueuses d'expérience dans le système, cela me laisse un peu moins de chance.»

D'ici là, la joueuse de 5'7 espère connaître des passages plus heureux que ceux des derniers mois. Une fracture du nez, subie en faisant du surf, a complètement ruiné ses débuts avec les Carabins.