L'Inter Milan est en grande difficulté avant de se rendre à Lille, mardi, pour la troisième journée de Ligue des champions, avec la plus mauvaise défense d'Italie, une place d'avant-dernier au classement et des doutes que n'ont pas éteint le changement d'entraîneur.

Rien ne va à l'Inter, pire défense de Serie A avec 13 buts encaissés en six rencontres, soit plus de deux par match! Incroyable pour le club du mythique «catenaccio» (cadenas) d'Helenio Herrera dans les années 1960, qui avait dû ses derniers succès - le triplé 2010 championnat-coupe-Ligue des champions - à la défense de fer bâtie par José Mourinho.

En C1 l'Inter a déjà concédé trois buts, notamment deux à Moscou, contre le CSKA, alors qu'il menait tranquillement 2-0 (victoire 3-2 au final). À Catane aussi l'Inter était bien parti samedi, avant d'être trahi par son arrière-garde et d'encaisser deux buts en cinq minutes. Et le voilà avant-dernier ex-aequo, 17e à la différence de buts.

La charnière Lucio-Walter Samuel s'est fait mystifier par Gonzalo Bergessio sur les deux buts de Catane, et l'ancien stéphanois n'est pourtant pas Usain Bolt! Samuel (élongation) est forfait au Stadium Nord et devrait être remplacé par Christian Chivu, mais le Roumain n'a pas joué depuis longtemps à ce poste, ce qu'il réclame pourtant.

«C'est son karma d'être aligné latéral», avait plaisanté Claudio Ranieri.

Le Japonais Yuto Nagatomo commet parfois des oublis cruciaux dans le replacement, et Maicon a toujours été un Roberto Carlos de droite plutôt qu'un pur chien de garde. Enfin la moyenne d'âge commence à s'élever, des 37 ans de Javier Zanetti aux 31 d'Esteban Cambiasso, qui restent les tauliers de l'Inter.

Mais le problème ne vient pas que des lignes arrières. Ranieri rappelle que la défense commence devant et continue au milieu. «L'équipe doit être plus compacte, ne pas laisser tant d'espaces», détaille-t-il. Ces espaces, Eden Hazard, le dynamiteur du jeu lillois, saurait parfaitement les exploiter pour creuser des brèches.

Eto'o regretté

Et le problème pour l'Inter n'est pas tellement que la crise couve, mais qu'elle a déjà eu lieu il y a quatre semaines! L'entraîneur Gian Piero Gasperini a été licencié pour un début de saison raté, mais rien n'a vraiment changé.

«Quand Catane a marqué, c'est comme si l'équipe avait explosé, regrette le président Massimo Moratti. Et alors sont apparues ses limites physiques et psychologiques».

L'attaque peine également et n'en finit pas de regretter le départ de Samuel Eto'o, qui avait signé 37 buts pour l'Inter la saison passée. Diego Forlan, son remplaçant, ne s'est pas encore imposé, mais est de toutes façons blessé pour deux mois... et non-qualifié pour la C1 à cause d'une bourde énorme de l'Inter lors de son recrutement (il a déjà joué en Europa League cette saison).

L'Argentin Mauro Zarate lance quelques éclairs avec les pieds, mais reste très irrégulier, Giampaolo Pazzini est un finisseur et a besoin d'une équipe qui tourne pour pouvoir être efficace, et enfin Diego Milito n'est plus touché par la grâce comme en 2010, où il a tout gagné avec l'Inter. Bref, l'Inter va mal de la tête au pied.