Au moins, Franck Ribéry a eu la gentillesse de nous prévenir. Avant le début de saison, le milieu de terrain du Bayern Munich avait annoncé son désir de retrouver son influence des deux premières années en Bavière. Il n'avait alors «aucun doute de pouvoir atteindre le niveau de Messi».

Si le jeu des comparaisons ne présente aucun intérêt, il faut reconnaître que son début de campagne 2011-2012 est à la hauteur de ses déclarations. Après 7 matchs, le Français a déjà inscrit 3 buts et occupe le premier rang au chapitre des passes décisives avec 4. Ce chiffre inclut notamment la fameuse chevauchée contre Schalke 04, il y a 10 jours.

Après avoir hérité du ballon près de sa propre surface de réparation, Ribéry a pris de vitesse Jefferson Farfan sur près de 50 mètres avant de servir Nils Petersen de l'extérieur du pied. Le jeune Allemand a fini le travail en deux temps.

Cette phase de jeu illustre à elle seule l'état de forme et le nouvel état d'esprit du numéro 7 depuis le changement d'entraîneur. Sous Louis van Gaal, il n'a jamais trouvé un environnement qui lui permettait de s'épanouir. Face au sérieux du Néerlandais, le farceur Ribéry a passé deux années dans l'ombre d'Arjen Robben à accumuler les blessures et les vagues à l'âme.

L'arrivée de Jupp Heynckes, cet été, a cassé cette dynamique néfaste. «J'ai retrouvé tout ce que j'avais perdu ces deux dernières saisons: le fait de parler avec les jeunes, d'apprécier la vie en équipe», a-t-il indiqué cette semaine au bi-hebdomadaire allemand Kicker. Emporté par sa bonne spirale, il ne serait désormais plus contre l'idée de finir sa carrière avec le Bayern Munich.

Les défis sont doubles

Cela dit, les défis qui attendent Ribéry sont doubles dans cette longue saison qui s'achèvera avec l'Euro, en juin.

À commencer par la reconquête de son statut d'intouchable en équipe de France. Suspendu dans la foulée de la mutinerie de Knysna, où les Français avaient refusé de s'entraîner, Ribéry a ensuite connu des prestations en demi-teinte contre l'Albanie et la Roumaine. Rien pour clore le débat sur son positionnement sur le côté gauche, même si ses performances en club plaident en sa faveur.

Ribéry devra également passer une saison complète sans être perturbé par les blessures. Depuis l'Euro 2008, il a aussi vu son dossier médical prendre un volume assez considérable. En vrac, il a notamment été blessé aux deux chevilles, au genou gauche, à un tendon d'Achille, à l'aine, au genou et à un orteil.

Un gros test pour le Bayern

À l'image de Ribéry, le Bayern Munich connaît un début de saison assez spectaculaire. Battus lors de leur match d'ouverture par le Borussia Mönchengladbach, les Munichois ont ensuite remporté les six matchs suivants. Ils l'ont surtout fait avec la manière. Parfois privés de Mario Gomez et de Robben, ils ont inscrit 20 buts sans en avoir encaissé un seul. La défense était d'ailleurs le point faible des Bavarois l'an passé et l'objet de toutes les attentions durant le mercato estival.

Cette domination s'est également transposée en Ligue des Champions avec trois victoires en autant de matchs. D'abord en éliminant Zurich en tour de barrages, puis en réalisant une véritable démonstration à Villarreal. Cette victoire (2-0) en Espagne vaut son pesant d'or lorsque l'on sait que le Bayern est tombé dans le groupe de la mort en compagnie de Naples et de Manchester City.

Les Citizens sont d'ailleurs les prochains adversaires du Bayern cet après-midi. Pas de quoi affoler Ribéry: «Si on continue comme ça, personne ne pourra nous arrêter!» Le tout dit avec un sourire et un plaisir retrouvé.

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QUATRE MATCHS À SURVEILLER

GROUPE A* - BAYERN MUNICH-MANCHESTER CITY: Le match à ne pas rater entre deux des équipes les plus efficaces actuellement en Europe.

GROUPE B* - CSKA MOSCOU-INTER MILAN: Plus vraiment de droit à l'erreur pour l'Inter, désormais entraîné par Claudio Ranieri, et déjà battu par Trabzonspor.

GROUPE D* - REAL MADRID-AJAX AMSTERDAM: Une victoire madrilène pourrait faire oublier la petite tempête qui a récemment secoué le bateau de Jose Mourinho.

GROUPE E** - VALENCE-CHELSEA: Juan Mata retrouve Valence qui, après un bon match nul contre le Barça, a concédé sa première défaite de l'année, samedi.

* Mardi / ** Mercredi