De Carlos Valderrama, les novices se souviendront de sa spectaculaire chevelure bouclée. Pour les plus férus, le joueur colombien restera l'un des joueurs les plus élégants des 30 dernières années. Un meneur de jeu qui a brillé sur plusieurs continents et qui a fait les beaux jours de la sélection colombienne pendant près de 15 ans.

Aujourd'hui âgé de 50 ans et retraité depuis 2004, Valderrama est toujours aussi passionné du ballon rond. Analyste à ses heures à la télévision, il possède également sa propre académie dans son village natal de Santa Marta.

Il parcourt aussi le monde à la rencontre d'admirateurs qui n'ont pas oublié les exploits du «Pibe». Sur l'invitation d'un ami, il était d'ailleurs de passage à Saint-Hyacinthe, la semaine dernière, afin de participer à la Coupe PEPE dont le but est d'aider les enfants défavorisés, les déficients intellectuels et les autistes à jouer au soccer.

La Colombie va se qualifier, croit-il

Alors qu'il espère un jour devenir entraîneur, le mythique numéro 10 ne croit pas que la Colombie actuelle revivra la faste période des années 90. Avant le Mondial 1994, elle avait notamment battu l'Argentine 5 à 0 à Buenos Aires, puis occupé le quatrième rang du classement FIFA, trois ans plus tard.

«Je ne pense pas que cette équipe puisse atteindre notre niveau, mais j'ai bon espoir qu'elle va se qualifier pour la Coupe du monde au Brésil.

«Nous avons de bons joueurs qui évoluent en Amérique du Sud et en Europe, mais il y a actuellement une incertitude avec le sélectionneur qui vient de partir (après une agression sur une femme). Ils vont bientôt nommer le nouvel entraîneur.»

La dernière Copa America, riche en surprises et en rebondissements, a montré les carences de la Colombie. Malgré une énorme domination et de nombreuses occasions, elle s'est fait éliminer par le Pérou sur deux erreurs individuelles de son gardien. Le Brésil, l'Argentine et le Chili ont aussi chuté en quarts de finale. Le tableau sud-américain est-il en train de se redessiner?

«L'Argentine et le Brésil restent deux puissances, mais ce sont des équipes en transition avec de nouveaux entraîneurs, de nouveaux joueurs et de nouveaux styles, estime Valderrama. En même temps, des plus petites nations comme la Colombie et le Venezuela s'améliorent, et d'autres comme le Paraguay se maintiennent. C'est bon pour le soccer sud-américain.»

Le Toque et le Barça

Élu meilleur joueur sud-américain à deux reprises, Valderrama n'a sans doute pas connu une expérience européenne à la hauteur de son talent. Après quatre saisons à Montpellier, il n'a disputé qu'une saison avec le Real Valladolid avant de retourner en Colombie. Il est considéré là-bas comme le meilleur joueur colombien de l'histoire (111 sélections), le symbole même du Toque mis en place par l'entraîneur Francisco Maturana. Basé sur des passes courtes, rapides et sur une importante possession, le toque est le grand frère du Tiki-Taka barcelonais.

«Il y a des similitudes, mais ce sont des époques différentes, souligne le Colombien, admiratif devant le travail accompli par l'entraîneur catalan, Pep Guardiola. C'est le style de soccer que les gens aiment voir et, quand il existe une équipe comme le Barça, il faut en profiter tant que le cycle dure.»

S'il vit aujourd'hui en Colombie, Valderrama suit toujours les activités de la MLS. Il y a joué de 1996, saison inaugurale de la ligue, jusqu'en 2004 avec le Mutiny de Tampa Bay, le Fusion de Miami et les Rapids du Colorado. Il a pu en constater l'évolution.

«Quand j'ai joint la MLS, il n'y avait que 10 équipes et la Ligue s'est beaucoup développée depuis. Il y a maintenant 18 clubs et ils ont presque tous leur propre stade. C'est un signe que la MLS fait bonne route.»