La ville de Milan règne sans partage sur le championnat italien en monopolisant les titres depuis la saison 2005-2006. Mais l'Inter et l'AC Milan ont, pour l'instant, joué profil bas cet été pendant que certains de leurs concurrents n'ont pas hésité à investir massivement pour tenter de mettre fin à cette domination.

Normalement, les premières réponses entourant la nouvelle saison sont prévues pour cette fin de semaine. Mais comme en Espagne, les joueurs brandissent la menace d'une grève. Ils s'opposent notamment à la volonté des clubs de former différents groupes d'entraînement pour les athlètes jugés indésirables et à l'obligation d'accepter un transfert.

Si ce dossier va retenir l'attention à l'approche de la première journée, il a été précédé d'autres sujets caniculaires ces derniers mois. La perte d'un quatrième représentant en Ligue des champions dès 2012 a relancé le débat sur l'essoufflement du championnat italien. L'implication de l'Atalanta Bergame dans le scandale de paris truqués, ou Calcioscommesse, a ensuite prouvé qu'il n'était pas débarrassé de tous ses vieux démons.

Ce sont toutefois les rumeurs ou la perte de plusieurs joueurs d'importance qui ont marqué les dernières semaines. Âgés de 23 et de 22 ans, Alexis Sanchez et Javier Pastore ont respectivement quitté l'Udinese et Palerme pour rejoindre le FC Barcelone et le Paris Saint-Germain. Aucune équipe italienne n'a eu le budget nécessaire pour conserver ces deux espoirs.

«Cette année, Pastore ne faisait pas partie de nos objectifs, parce qu'il était trop cher, a ainsi admis le directeur général de l'AC Milan, Adriano Galliani. Les talents de 40 ou 50 millions d'euros (55 à 70 millions $) ne peuvent plus rester en Italie, ils sont destinés à partir à l'étranger.»

Samuel Eto'o, troisième meilleur buteur l'an dernier, et l'Inter Milan ont également été séduits par les sirènes de l'étranger. Déjà convoité par un club ouzbek il y a trois saisons, le Camerounais a rejoint le Anzhi Makhachkala, en Russie, pour devenir le joueur le mieux payé au monde (28 millions $ par saison).

Pour l'Inter Milan, ce départ signifie l'entrée d'une somme importante qui pourra enfin permettre de lancer ses emplettes après la seule arrivée de Ricky Alvarez. Les noms de Diego Forlan et de Carlos Tevez sont ainsi évoqués depuis quelques semaines alors que celui de Dirk Kuyt a fait son apparition, hier.

L'AC Milan, champion en titre, n'a également pas fini de recruter même si sa situation est très différente de celle de son rival. L'équipe de Silvio Berlusconi a changé de visage l'été dernier et peut encore surfer sur ce cycle. Surtout qu'après avoir acquis définitivement Kevin-Prince Boateng, les Milanais ont également débuté leurs paiements au FC Barcelone pour l'achat de Zlatan Ibrahimovic, en 2010. Milan a avant tout renforcé sa défense avec les arrivées de Philippe Mexès et de Taye Taiwo.

Reconstruction turinoise

Les deux clubs milanais ne manqueront certainement pas de concurrents cette année.

Septième l'an dernier et non qualifiée pour les Coupes européennes, la Juventus a pris les grands moyens pour retrouver une place plus conforme à son histoire. À grands coups de millions, le club turinois a de nouveau remodelé une équipe aujourd'hui dirigée par Antonio Conte. Andrea Pirlo, Arturo Vidal et Mirko Vucinic sont les têtes d'affiche de ce recrutement qui pourrait également englober Ibrahim Afellay, du FC Barcelone.

L'AS Roma a aussi revu sa copie dans la foulée de son rachat par le milliardaire américain Thomas DiBenedetto. Luis Enrique, ex-entraîneur de l'équipe B du Barça, a été nommé entraîneur et a rapidement attiré le jeune Bojan Krkic dans cette nouvelle aventure. Aux côtés des expérimentés Gabriel Heinze et Maarten Stekenlenburg, la plus belle signature romaine se veut le milieu offensif argentin Erik Lamela.

Finalement, Naples, troisième l'an dernier, a conservé toutes ses pièces maîtresses tout en y ajoutant le milieu défensif Gökhan Inler. De son côté, la Lazio de Rome a fait le pari de l'expérience avec les arrivées de Djibril Cissé et de Miroslav Klose.