Après un historique dix-neuvième titre de champion l'an dernier, Manchester United, qui débute son championnat dimanche à West Bromwich Albion, veut désormais reconquérir l'Europe, encore marqué par son humiliant échec en finale de la dernière Ligue des champions.

Sir Alex Ferguson aime les chiffres. En 1986, à son arrivée à Manchester United, le gérant avait promis de dépasser Liverpool en termes de titres de champion d'Angleterre. Ses douze sacres sont venus d'ajouter aux sept déjà remportés par le club: dix-neuf, un de plus que son éternel ennemi.

Et cette saison, gagner un 20e titre de champion lors de la 20e saison de la Premier League ne déplairait pas du tout à l'Écossais.

La saison dernière, les Mancuniens avaient perdu 32 points à l'extérieur, et malgré cela avaient terminé champions sans que ni Chelsea, Manchester City ou Arsenal ne les fassent vraiment trembler. MU avait connu aussi de nombreuses blessures, et le «Rooneygate», quand sa vedette anglaise a demandé à quitter le club... avant de rester finalement.

Exploit

Cette saison ne devrait pas être aussi agitée, et aura du mal à échapper à United. On a vu lors du Community Shield et la victoire face à Manchester City (3-2), avec un but de Nani à couper le souffle, que les Red Devils étaient déjà en grande forme: jeu collectif déjà parfaitement huilé, individualités -Rooney, Nani- déjà au top, nouvelles recrues intégrées -Young- et jeunes joueurs -Cleverley, Welbeck- qui montrent leur talent et frappent à la porte de l'équipe première.

Manchester United est donc sans aucun doute, et pour toutes ces raisons, le grand favori de la saison.

Mais il y a bien un autre trophée que Ferguson échangerait volontiers contre une nouvelle couronne anglaise: la Ligue des champions.

La défaite de mai dernier à Wembley contre le FC Barcelone (3-1), où un monde avait séparé les deux équipes, l'a énormément marqué. Plus que la supériorité évidente des Catalans, c'est le manque de ressources de sa propre équipe qui a déçu Sir Alex. Il a promis de revenir plus fort l'an prochain pour faire tomber le Barça de son piédestal et retrouver, quatre ans après son dernier titre européen (en 2008), le sommet du football continental.

Le départ des trois retraités (Scholes, Van der sar et Gary Neville) est une perte indéniable, mais il croit beaucoup en ses nouvelles acquisitions: De Gea dans les buts, Young au milieu et Jones en défense. En attendant peut-être un autre grand nom comme Sneijder.

À bientôt 70 ans, qu'il aura le 31 décembre, Ferguson a la conviction que Manchester United a désormais tout pour détrôner le grand Barça, ce qui représenterait l'un des plus gros exploits de sa longue et très fructueuse carrière.