Le beau temps est peut-être de retour à Montréal, mais les entraînements de la semaine devaient être empreints de tension chez l'Impact.

Le match nul de 0-0 à Fort Lauderdale, samedi dernier, n'a pas suffi pour soulager les joueurs de la pression qui s'accumule sur leurs épaules. Et cette charge doit se ressentir également chez le personnel d'entraîneurs. Bref, on est loin d'avoir l'humeur légère par les temps qui courent au stade Saputo.

Du dernier match en Floride, que dire si ce n'est qu'il m'a donné l'impression de revivre des sensations qu'on tente de chasser de son esprit lorsqu'on est athlète. Après la défaite à domicile contre les RailHawks de la Caroline, l'équipe n'a pas rebondi avec vigueur. Le jeu que l'Impact a présenté était plus craintif qu'entreprenant. On subit en tentant de s'accrocher d'une manière ou d'une autre à un élément qui nous permettra de retrouver confiance.

Selon la lecture qu'on en fait, le dernier match mettait fin à une séquence de deux défaites pour l'Impact en NASL ou encore il portait à trois la série de matchs sans victoire. Ergo, le point récolté sur le terrain des Strikers ne deviendra un catalyseur que si on y ajoute trois nouveaux points, demain, contre le FC d'Edmonton.

Une question de fierté

Il y a des moments dans une saison où l'on souhaiterait pouvoir rejouer un match dès le lendemain d'une performance ordinaire de sorte qu'on ait pas à vivre avec la lourdeur des attentes non comblées pendant toute une semaine. C'est une situation difficile à vivre pour les joueurs. On doit rehausser son image aux yeux des dirigeants pendant les entraînements sans avoir la moindre assurance qu'on aura la chance d'être sur le terrain au match suivant.

Cela dit, comme bien des partisans, le rendement de l'Impact lors de ses dernières sorties me laisse sur ma faim. J'éprouve beaucoup de frustration en constatant combien rares sont les joueurs animés par l'énergie du désespoir quand l'équipe tire de l'arrière.

J'ai longtemps fait partie d'un groupe qui partageait une envie commune d'accéder coûte que coûte à la victoire. Je veux bien croire qu'il faut un certain temps pour s'enraciner dans une nouvelle communauté et s'imprégner de la culture locale. Mais, est-il nécessaire de rappeler que «Tout pour gagner» n'est pas un slogan publicitaire sinon la devise du club?

Pour une relance qui donne le ton

Au-delà des crises touchant le moral du onze montréalais, il faut aussi se pencher sur les difficultés que l'Impact rencontre lorsqu'on passe à la phase d'attaque.

Certains amateurs croisés durant la semaine m'ont fait part du souhait de voir un jour l'Impact jouer à la barcelonaise; je partage évidemment ce souhait. L'une des clés du succès chez les Catalans réside dans le bon positionnement des joueurs, en commençant par les arrières. Il n'est pas rare de voir les défenseurs centraux s'écarter jusqu'aux extrémités de la surface de réparation lorsque l'équipe est en possession. C'est rarement le cas à Montréal. À la moindre pression adverse, le jeu se précipite et on finit souvent par balancer le ballon vers l'avant. Une mauvaise relance empêche les joueurs de prendre le rythme qui facilite la synchronisation des appels et donne une fluidité à l'attaque.

Le manque d'assurance en possession du ballon semble aussi coûter à l'équipe physiquement. On remarque à la fin des matchs que la ligne arrière tarde à monter pour soutenir l'attaque. Il manque de soldats pour maintenir la pression sur l'adversaire lorsque le premier mouvement offensif avorte. Ce manque de cohésion facilite la tâche de l'équipe adverse qui peut contre-attaquer en gagnant ce qu'on appelle le «deuxième ballon».

Je me doutais que cette chronique virerait au cri du coeur. Je souhaite seulement que l'équipe retrouve son âme et nous fasse la preuve qu'en dépit du mauvais début de saison, l'Impact est bien vivant sur le terrain en 2011.