Le candidat à l'élection présidentielle de la FIFA Mohamed ben Hammam a lancé jeudi sa contre-attaque contre le président sortant Sepp Blatter dans ce qui se veut une campagne électorale de plus en plus acrimonieuse.

Ben Hammam demande cette fois au comité d'éthique de la FIFA, qui enquête sur des allégations de corruption le concernant, d'examiner le comportement du président de la fédération internationale. Ben Hammam est soupçonné d'avoir voulu acheter le vote d'électeurs.

Le Qatari a déclaré que des preuves soumises à la FIFA suggèrent que Blatter a contrevenu au code d'éthique de la fédération en ne rapportant pas des tentatives alléguées de corruption.

«Les accusations contiennent également des déclarations selon lesquelles M. Blatter, le président sortant de la FIFA, a été informé, mais ne s'est pas opposé, à des paiements qui auraient été faits à des membres de l'Union caribéenne de football», a indiqué ben Hammam par communiqué.

Ben Hammam est convaincu que ce scandale fait partie d'un vaste plan «visant à le discréditer» et le forcer à se retirer de la course à l'élection de mercredi prochain.

Cette contre-attaque de ben Hammam est venue ajouter une autre intrigue à cette incroyable semaine pour l'organisme de plus en plus disfonctionnel et discrédité qu'est la FIFA.

L'attaque de ben Hammam contre son ancien allié a été lancée à peine trois heures après que les deux hommes se soient fait l'accolade aux quartiers généraux de la FIFA, avant une réunion du comité des finances.

Environ aux mêmes moments, dans un blogue mis en ligne pendant la campagne électorale, Blatter parlait de «l'humiliation publique» de ben Hammam, niant que ces allégations aient été lancées de façon judicieuse pour miner ses chances de l'emporter.

Blatter y a écrit qu'il était «surpris» de ces allégations de corruption à l'encontre de ben Hammam, qui «entachent de nouveau la réputation la FIFA» à quelques jours de l'élection.

«Je ne me réjouis pas de voir (ben Hammam) subir cet affront public avant qu'une enquête ne soit officiellement lancée», y écrit Blatter.

Ben Hammam, président de la Confédération asiatique de football, et le vice-président de la FIFA Jack Warner doivent se présenter à une audience du comité d'éthique afin de répondre aux allégations qui émanent du récent voyage à Trinidé-et-Tobago du Qatari, dans le cadre de sa campagne électorale.

Le comité d'éthique peut littéralement octroyer la victoire à Blatter si il suspend ben Hammam de toutes activités entourant le football après l'audience de dimanche. Le panel pourrait conclure que la preuve est suffisante pour déterminer qu'il y a eu méfaits, ou suspendre ben Hammam de façon provisoire et demander plus de temps pour étudier les preuves dont il dispose.

Tout en exprimant de la sympathie pour son adversaire, Blatter a souligné le courage de Chuck Blazer, un procureur de Chicago qui oeuvre au sein de la CONCACAF - dont Warner est le président -, qui est à l'origine de ces allégations contre ben Hammam et Warner.

Blatter, le président des 13 dernières années, désire obtenir un quatrième mandat à la tête de la FIFA.

Le Suisse de 75 ans s'est indigné que certains puissent croire que tout ce scandale fait partie d'une conspiration visant à exclure ben Hammam de la course.