Le soccer a beau être le sport le plus populaire dans le monde, la MLS et son commissaire Don Garber ont un défi de taille pour réussir à le greffer à l'ADN de l'amateur de sport en Amérique du Nord.

À la 16e année d'existence du circuit, la question identitaire reste d'actualité, d'autant plus que la ligue continue à prendre de l'expansion avec l'arrivée de l'Impact en 2012.

Comment rallier les puristes, qui aspirent à ce que la ligue copie le modèle des grands championnats européens, avec le grand public, qui ignore généralement les traditions de ce sport ailleurs dans le monde? Certes, on joue au soccer en grand nombre au Québec mais les cotes d'écoute des matchs de soccer et, à plus forte raison ceux de la MLS, restent bien loin de celles du Canadien.

On connaît les raisons sociologiques qui font que le soccer n'est pas accepté aux États-Unis au même titre que le football, le baseball ou le basketball. Même les entraîneurs européens en MLS ont de la difficulté à s'adapter à la réalité nord-américaine. Quand le Suédois Hans Backe, qui dirige les Red Bulls de New York, a affirmé que le titre de saison régulière était plus important pour lui que celui des séries, il en a fait sourciller plusieurs.

Lorsqu'Aron Winter, le Néerlandais qui dirige le TFC parle d'un plan pour créer un environnement de soccer de haut niveau au club de Toronto, ce qui interdit l'accès au vestiaire aux médias, il désire ni plus ni moins transposer les standards qu'il a connus en Europe dans sa terre d'accueil.

Pourtant, au terme de ma rencontre avec Don Garber, j'ai l'impression que cette «particularité américaine» fera que la MLS restera différente des autres ligues importantes de la planète.

Don Garber ne se fait pas d'illusion. Il reconnaît que le niveau de jeu actuel en MLS et l'ambiance parfois moribonde dans les stades font obstacle à la venue de joueurs qui sont encore en ascension dans le monde du soccer mondial.

La MLS a fait du chemin depuis l'époque où les matchs nuls menaient à des échappées pour décider de l'issue du match. L'apparition des stades dédiés au soccer dans plusieurs clubs fait qu'on voit de moins en moins d'horribles lignes de football sur le terrain lors des matchs.

C'est certainement signe de progrès pour la MLS mais je m'interroge jusqu'où ira cette harmonisation avec le soccer qui se pratique dans le reste du monde. Par exemple, pour le commissaire, il est hors de question que la MLS adopte un système de promotion et relégation entre une première et une deuxième divisions comme c'est la norme dans les championnats d'envergure.

Il faut se faire à l'idée que la mutation est un processus qui prendra des années à se réaliser. On nage dans les accommodements, souhaitons qu'ils soient raisonnables.

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En dépit du score de 5-1, le Barça n'a pas fait qu'une bouchée de son adversaire ukrainien hier en match aller des quarts de finale de la Ligue des champions. Profitant de la ligne arrière chancelante des Catalans, les rapides Brésiliens du Shakthar Donetsk ont mal fait paraître Piqué et Busquets, qui ne sont pas reconnus pour leur vitesse.

De plus, pour un deuxième match consécutif en Ligue des champions, le Barça a accordé un but sur un coup de pied arrêté, ce qui démontre une certaine faiblesse en défense.

Avec des arguments offensifs nommés Messi, Villa et Dani Alves, Barcelone devrait s'en sortir au match retour à Donetsk mais l'absence de Puyol et Abidal commence à se faire sentir, ce qui alimentera la réflexion des adversaires potentiels du Barça en demi-finale.