Chelsea s'apprête à étoffer son effectif dans le courant du mois de janvier mais n'attend pas de miracle du mercato d'hiver tant la crise dans laquelle le champion d'Angleterre est englué depuis deux mois semble profonde et multiforme.

En huit matchs, les «Blues» n'ont récolté que sept maigres points, le dernier en date dimanche lors d'un décevant match nul à domicile (3-3) face à Aston Villa, le 15e du classement.

Meneur jusqu'à la 14e journée, Chelsea se trouve désormais hors de la zone de qualification pour la Ligue des champions, à la cinquième place, et beaucoup pensent que le titre s'est déjà envolé, Manchester United possédant une marge de six points et un match en retard facile à disputer à Blackpool.

L'entraîneur Carlo Ancelotti devrait bénéficier de la part de son patron Roman Abramovich d'une enveloppe estimée par la presse anglaise entre 15 et 20 millions de livres (23 à 31 millions de dollars). Pas de quoi régénérer l'effectif, d'autant que le marché hivernal ne concerne que rarement les grandes vedettes, car un joueur ne peut disputer la Ligue des champions avec deux clubs la même saison.

Le secteur le plus déplumé étant la défense centrale, à cause de la blessure d'Alex, dans l'attente d'une éventuelle opération au genou, et de la méforme de John Terry, les Londoniens ont jeté leur dévolu sur le Brésilien de Benfica David Luiz, mais aucun accord n'a pour le moment été annoncé.

Avec ce joueur, ou un autre du même calibre, l'entraîneur n'aurait pas été obligé d'aligner contre les «Villans» le tout jeune Jeffrey Bruma, mystifié par l'expérimenté Emile Heskey sur le deuxième but et absent également sur le troisième, inscrit dans les arrêts de jeu.

Ancelotti soutenu

Mais l'espoir néerlandais ne saurait faire office de bouc-émissaire car ce sont toutes les lignes qui ont été saisies d'endormissement depuis deux mois après un démarrage flamboyant (27 buts marqués contre 3 encaissés après 10 journées).

Au milieu, ni Essien, ni Obi Mikel n'arrivent plus à imposer leur physique. Et même avec Lampard revenu de blessure, Chelsea n'a pas pu empêcher Aston Villa de dominer copieusement l'entrejeu en première période.

Devant, toutes les vedettes sont au régime sec. Anelka n'a pas marqué depuis le 30 octobre et Malouda n'a mis qu'un but en onze matchs de Premier League. Drogba a inscrit un filet en fin de match dimanche... après avoir été invisible pendant 84 minutes.

Alors que faire pour sortir du marasme, le pire que le club ait traversé depuis dix ans? La solution de facilité, virer l'entraîneur, est évidemment dans l'air, même si Ancelotti conserve la confiance du public et des joueurs.

Aux moqueries du clan de Villa, les fans ont répondu par des «Carlo, Carlo» dimanche à Stamford Bridge et c'est vers leur coach que les joueurs se sont précipités à la 89e minute après le but de Terry, sans imaginer que Clark allait égaliser un peu plus tard.

Et si au lieu de se laisser embrasser, le placide Italien avait fait preuve d'assez de poigne pour obliger ses hommes à se reconcentrer...