Wayne Rooney a finalement signé vendredi un nouveau contrat de cinq ans avec Manchester United après avoir gagné un bras de fer hautement médiatisé avec son club, au cours duquel il n'avait pas hésité à clamer sa volonté de partir.

Même si les questions d'argent n'ont jamais été évoquées, il est plus que probable que MU a cédé, en partie ou complètement, aux exigences de la star, qui réclamait une forte augmentation de salaire.

Publiquement, Rooney n'a avancé que des motivations sportives. Mercredi, il avait ainsi affirmé vouloir changer d'air faute d'avoir reçu assez d'assurances sur les ambitions de Manchester United.

«Tout ce qui compte, ce sont les titres», avait dit Rooney, dont les inquiétudes sur la capacité future de MU à attirer les meilleurs joueurs du monde ont été balayées avec une stupéfiante rapidité.

Le club, propriété d'une famille d'hommes d'affaires américains, les Glazer, est pourtant toujours entravé par une gigantesque dette de 700 millions de livres qui ne lui laisse guère de marge de manoeuvre sur le marché des transferts, comme en témoigne la relative modestie de ses dernières acquisitions (Hernandez, Smalling...).

«David Gill (NDLR: directeur général) et les propriétaires m'ont convaincu que le club allait continuer à gagner des choses», a assuré le joueur, suggérant que le seul moyen pour MU de montrer son ambition était de lui accorder ce qu'il voulait.

De fait, la perte de Rooney, 25 ans cette semaine, aurait donné un rude coup porté aux Red Devils.

Excuses

Depuis le départ de Cristiano Ronaldo à Madrid en 2009, l'attaquant est l'incontestable vedette de l'équipe. Auteur de 132 buts en 289 matches, il a joué un rôle majeur dans les titres (3 Premier League, 1 Ligue des champions, 3 Coupes de la Ligue) gagnés depuis son arrivée en provenance d'Everton en 2004.

La relation entre ses performances décevantes, elles-mêmes probablement liées aux négociations en cours, et le début de saison poussif du club est évidente. Manchester United n'a gagné que trois de ses huit premiers matches de Premier League, avec un seul but de Rooney.

Par cette manoeuvre de grand style, le joueur avait persuadé presque tout le monde que son histoire avec Manchester United était terminée. L'avant-centre était déjà annoncé au Real Madrid et même, sacrilège suprême, chez l'ennemi Manchester City, ce qui avait poussé des fans en colère a manifesté devant chez lui jeudi soir.

Quelques personnalités avaient toutefois exprimé leurs doutes, singulièrement les entraîneurs des deux acheteurs potentiels, José Mourinho et Roberto Mancini, convaincus eux que la star ne bougerait pas.

Désormais lié à MU jusqu'en juin 2015, Rooney va devoir faire amende honorable pour se faire de nouveau accepter. Il a déjà présenté ses excuses aux joueurs et à l'entraîneur Alex Ferguson. L'Écossais, qui a contribué à provoquer le dénouement en révélant publiquement l'affaire mardi, s'est d'ores et déjà déclaré «ravi».

Pour savoir sur le terrain si l'affaire aura affecté les relations entre les joueurs, qui n'ont pas tous apprécié son argumentaire, il faudra attendre, car Rooney est indisponible pour environ trois semaines à cause d'une blessure à une cheville et ne sera pas du déplacement dimanche à Stoke.