Loin de fanfaronner après l'écrasante victoire du Real Madrid dimanche face au Deportivo La Corogne (6-1), en championnat d'Espagne, l'entraîneur José Mourinho, visé par ses premières critiques depuis 15 jours, assène: l'équipe est toujours «en construction».

Mourinho, jamais le dernier à chambrer ses joueurs, a en revanche horreur qu'on mette en doute son travail.

«Les doutes me motivent ou me font rire», assurait-il en conférence de presse après le meilleur match de la saison du Real, pléthorique face au «Depor» et auteur d'autant de buts en 90 minutes (6) que lors des cinq journées précédentes en Liga.

«Je ne comprends pas qu'on puisse douter d'un entraîneur qui a gagné ce qu'il a gagné», ajoutait Mourinho.

«Je ne sais pas quelles qualifications doivent avoir les entraîneurs (au Real), peut-être trois Ligues des champions et sept championnats. Moi, j'ai gagné deux Ligues des champions et six championnats...».

Voilà pour le règlement de comptes avec l'exigeante presse madrilène, qui n'avait pas vraiment apprécié les propos de «Mou» à l'égard du jeune Espagnol Pedro Leon avant le match contre Auxerre (France) en C1 («Il n'a pas été convoqué pour un match et on dirait qu'on parle de Maradona, Zidane ou Di Stefano...»).

Mais pour Mourinho, qui aime avancer, c'est de l'histoire ancienne. La performance de ses joueurs face au «Depor»? «Nous ne sommes pas devenus la meilleure équipe du monde pour avoir gagné 6-1 et nous n'étions pas la pire équipe pour avoir fait match nul à Levante (0-0). Nous sommes en construction», affirmait-il.

«Nous devrions avoir 18 points»

«Ce match (face au Deportivo) n'est pas différent de celui de l'Ajax (2-0 en Ligue des champions) mais nous avons gagné 6-1», relevait Mourinho. «Nous ne nous créons pas plus d'occasions que contre Majorque et Levante (deux 0-0). C'était un match complet. Nous devrions avoir 18 points mais nous en avons perdus quatre. Nous regardons en haut et nous voyons encore des équipes. Il faut continuer à travailler».

Mourinho a en tout cas réussi à combler les supporteurs et les dirigeants du Real, qui réclamaient des buts et du spectacle au stade Santiago-Bernabeu.

«C'est le visage que veut voir tout le 'madridisme'», a déclaré le numéro 2 du club, Jorge Valdano.

Le Real Madrid (3e, 14 points), dernière formation de Liga invaincue avec Valence, est devancé de deux points par le Valence d'Unai Emery, leader, et d'un point par le «sous-marin jaune» Villarreal.

Le Barça, qui a déjà laissé filer cinq points à domicile, est juste derrière à un point.

La coupure internationale, de lundi jusqu'au mardi 12 octobre inclus, est une mauvaise nouvelle pour Mourinho, qui n'aura qu'une poignée de joueurs sous ses ordres à l'entraînement et peu de temps pour préparer le déplacement à Malaga, le 16 octobre, juste avant la réception de l'AC Milan, le 19, en Ligue des champions.