Avec l'adoption par la Russie d'un calendrier de type «européen», soit une saison qui s'étale d'août à mai avec en plus une trêve en janvier, et le Japon qui pourrait emboîter le pas, la MLS risque de devenir l'un des rares championnats de l'hémisphère Nord à évoluer à contre-courant.

Devant ce constat, le président de la FIFA, Joseph Blatter, pourrait bien revenir à la charge, lui qui préconise un changement de calendrier depuis très longtemps.

«Rien n'a changé aux États-Unis alors que cela a évolué dans le reste du monde du football, indiquait-il l'an dernier. Avec une saison disputée de mars à octobre, la MLS n'est pas vraiment en accord avec le calendrier international.»

Fréquemment interrogé à ce sujet, le commissaire de la MLS s'est longtemps montré inflexible. La ligue vogue tranquillement vers l'âge adulte et Don Garber estime qu'un changement draconien ne ferait que la fragiliser.

Et même s'il a finalement entrouvert la porte après les propos de Blatter, il a rapidement tenu à rappeler les difficultés qui accompagnaient une telle décision. «Je suis convaincu que le temps viendra où l'on s'adaptera au calendrier international, mais je ne crois pas que cela soit dans un avenir prévisible. En raison du climat hivernal dans certains marchés aux États-Unis et au Canada, un changement poserait de nombreux défis à la MLS.»

Même s'il existe des moyens de protéger les pelouses contre la rigueur hivernale, l'argument météorologique revient souvent dans le discours des joueurs et entraîneurs. C'est d'autant plus vrai à Montréal.

«En ce moment, je vois très difficilement ce changement, explique l'entraîneur de l'Impact, Marc Dos Santos. Comment Montréal, Toronto, Chicago ou la Nouvelle-Angleterre pourraient-ils jouer pendant l'hiver? Ce n'est pas notre réalité.»

Une tradition

Au-delà du problème climatique, ce nouveau calendrier remettrait en question le modèle d'affaires du soccer en Amérique du Nord. La saison de MLS, et même celle de la défunte NASL, s'est toujours déroulée du printemps à l'automne.

Garber craint-il de perdre encore davantage de visibilité auprès des médias alors que les autres sports majeurs battent leur plein dès l'automne? Ou encore que les partisans ne s'adaptent pas au nouvel environnement hivernal? Pour l'instant, cette idée comporte plus d'interrogations que de certitudes.

Il reste que calquer le calendrier sur l'Europe présente des avantages intéressants. En plus de permettre le respect des fenêtres internationales - pour les matchs amicaux et les autres compétitions officielles -, cela avantagerait les clubs dans leur recrutement. La période des acquisitions serait alors uniformisée.

«Nous avons beaucoup de difficulté en Amérique du Nord et dans la MLS à trouver des joueurs à cause de ça, confie Dos Santos. Quand nous embauchons un joueur, c'est parce que la trêve est en train de finir dans un autre championnat. C'est très compliqué sur le plan des contrats. On aimerait un tel changement, mais en ce moment, je le vois très difficilement.»