Trop petits pour le cricket et boudés par le rugby, les stades qui ont coûté 1 milliard $ US à l'Afrique du Sud en vue de la Coupe du monde de foot de 2010 semblent déjà en voie de devenir des éléphants blancs.

Le rugby et le cricket ont plus de succès financièrement que le football en Afrique du Sud, et ces deux sports ont besoin de déménager dans de nouveaux stades pour rester en bonne santé financière.

On croyait que ces stades seraient ceux bâtis et rénovés en vue du Mondial de foot.

Sauf que mardi, le président de l'Union sud-africaine de rugby, Oregan Hoskins, a déclaré aux membres du parlement du Cap qu'il n'y avait pas eu de discussions entre les autorités municipales de Durban et les dirigeants du rugby avant que le stade Moses Mabhida de 70 000 places ne soit construit. Il a ajouté que maintenant, le résultat, c'est qu'il n'avait pas assez de loges corporatives dans ce stade pour satisfaire tous les détenteurs actuels de loges du club de rugby des Sharks.

Koskins a déclaré que pour les Sharks, qui sont actifs pratiquement à l'année longue, un déménagement dans ce stade représenterait «un problème énorme».

«Ce dont nous discutons en ce moment, nous aurions dû en discuter avant de bâtir les stades, a souligné Hoskins. C'est tragique pour nous, en tant que nation, que nous devions agir a posteriori.»

Le contexte au Cap est tout aussi difficile, selon Hoskins, parce que les relations sont de moins en moins bonnes entre l'union locale de rugby de la province de l'Ouest et les dirigeants du stade Green Point. Selon l'Association de la presse sud-africaine, le président de l'union de rugby de la province de l'Ouest, Tobie Titus, a déclaré qu'à la suite des conseils d'un spécialiste indépendant en finances, son organisme allait rester dans son stade actuel, le Newlands.

Si bien que le symbolique stade Green Point, situé à l'ombre de la renommée Table Mountain, pourrait maintenant être rarement utilisé. Il en coûtera quand même 6 millions $ par année pour l'entretenir.

L'administrateur général de l'association sud-africaine de cricket, Gerald Majola, a noté que les terrains des stades étaient trop petits pour qu'on y tienne des matchs de cricket. Selon lui, c'est attribuable au fait que les autorités municipales ont omis de consulter les dirigeants du cricket avant d'amorcer la construction.

Hoskins a déclaré que le battage publicitaire entourant la dernière Coupe du monde a fait oublier plusieurs problèmes, et maintenant les dirigeants des stades ont de la difficulté à générer des revenus.

«En 2007, avant que les nouveaux stades ne soient bâtis, j'ai écrit au ministre du sport et je lui ai dit que j'entrevoyais des problèmes importants. J'ai demandé l'intervention du ministère, a dit Hoskins au comité parlementaire. Malheureusement, nous avons tous été pris dans l'enthousiasme et le battage publicitaire de la Coupe du monde, et nous avons oublié qu'il aurait fallu se parler entre nous.»