L'entraîneur Bert van Marwijk l'a dit: il n'est absolument pas effrayé par la perspective d'affronter l'Espagne en finale de la Coupe du monde. C'est compréhensible. Invaincus à leurs 25 derniers matchs, les Pays-Bas ont un joli pedigree eux aussi. Et comptent sur quelques atouts qui pourraient leur permettre de surprendre leurs adversaires, demain, à Soccer City.

1. Wesley Sneijder

Le petit (1m70) milieu offensif de l'Inter de Milan est un véritable poison pour les défenses adverses. Ses cinq buts lui confèrent le premier rang du Mondial 2010, à égalité avec David Villa (les deux sont des aspirants sérieux au Ballon d'or du tournoi). «Sneijder est tellement un grand joueur, et il l'a montré cette saison avec l'Inter Milan, a souligné le milieu espagnol Sergio Busquets, hier. Pour le freiner, nous devrons essayer de jouer collectivement afin qu'il n'ait pas une seule seconde pour réfléchir. Nous avons été capables de le faire avec (le fabricant de jeu allemand Mesut) Ozil et d'autres bons joueurs.» Mais Sneijder n'est pas seul. Le quatuor offensif qu'il forme avec Arjen Robben, Dirk Kuyt et Robin van Persie est plus solide que tous ceux que l'Espagne a affrontés jusqu'ici, y compris lors du match contre l'Allemagne (sans Thomas Müller).

2. La confiance

Les Pays-Bas ont beau surfer sur une longue série de succès, il leur est arrivé d'être menacés, comme en quarts de finale contre le Brésil. Menés 1-0 à la mi-temps, ils sont revenus de l'arrière grâce à deux buts de Wesley Sneijder (encore lui). La crampe au cerveau de Felipe Melo, dont l'expulsion pour avoir cramponné Arjen Robben a forcé les Auriverdes à finir le match à 10, a certes aidé les Néerlandais. Mais le simple fait d'être revenus en force après une affreuse première demie, contre un adversaire aussi intimidant que le Brésil par-dessus le marché, montre que ces Oranje ne sont pas du genre à se laisser abattre à la moindre difficulté.

3. Le pragmatisme

«Je préférerais de loin gagner un match très laid qu'en perdre un beau», a dit l'ailier Arjen Robben à l'agence britannique Press Association. Voilà une affirmation qui ne serait probablement jamais sortie de la bouche de l'icône du soccer néerlandais, Johan Cruyff (qui, incidemment, prédit une victoire espagnole, demain). Comme l'Espagne, les Pays-Bas ont une formation équilibrée, disposée en 4-2-3-1, avec deux milieux défensifs très efficaces, Nigel de Jong et surtout Mark van Bommel. Le capitaine du Bayern Munich sait se faire détester et pourrait jouer un rôle important contre les animateurs de l'attaque espagnole. «Bien sûr, nous voulons offrir du beau jeu, mais le résultat est beaucoup plus important. Nous avons assez entendu que notre soccer est très joli. Ça ne mène nulle part. Nous voulons accomplir quelque chose», a ajouté Robben. Pour les Pays-Bas, une autre défaite en finale du Mondial, après celles de 1974 et 1978, serait intolérable. Et tous les moyens seront bons pour éviter que l'histoire se répète.