Avant la demi-finale, l'Allemagne avait promis de ne pas changer son approche face à l'Espagne. De jouer le jeu face aux champions d'Europe. Elle a plutôt emboîté le pas à la Suisse, au Portugal et au Paraguay en attendant la Furia Roja dans son camp pour tenter de la surprendre en contre-attaque. Elle n'y est jamais arrivée et a concédé le but de l'élimination à la 74e minute. Logique!

Il y a eu deux grands absents dans cette rencontre. Le premier, Thomas Müller, a regardé le match des tribunes en raison d'une suspension. Le second, Fernando Torres, a pris place sur le banc des remplaçants au profit de Pedro.

Au coup de sifflet, l'Espagne s'est donc présentée avec David Villa, seul dans l'axe, et avec le duo Pedro-Andres Iniesta chargé d'animer les couloirs. Si ce dernier a commencé à droite, il a rapidement permuté avec son compère du FC Barcelone pour rester définitivement à gauche.

Sans surprise, l'Espagne a rapidement «kidnappé» le ballon en développant son jeu de passes rapides et courtes. Elle a vite remporté la bataille du milieu avec une tendance à passer par la droite. L'arrière latéral Sergio Ramos n'a pas perdu de temps avant de se projeter vers l'avant. Ses montées incisives ont alors été couvertes par Gerard Piqué avec Sergio Busquets qui reculait d'un cran.

Comme depuis le début du Mondial, l'Espagne a cependant eu du mal à concrétiser sa domination. Hormis une ouverture de Pedro pour Villa (6e minute), les occasions de marquer ont été nulles en première demie. Résultat similaire pour une Allemagne positionnée très bas et qui n'a jamais développé son jeu. À l'image de Lukas Podolski et Miroslav Klose qui ne se sont jamais trouvés durant le match.

La deuxième demie est repartie sur les mêmes bases avec une Espagne qui a fait circuler le ballon devant une Allemagne repliée. Les premiers frissons sont venus de tirs lointains de Xabi Alonso, non cadrés, et de Pedro, bien stoppé par Manuel Neuer. C'est juste après l'heure de jeu que l'Allemagne est enfin sortie de sa coquille. Elle l'a dû d'abord au remplacement de l'arrière gauche Jerome Boateng par Marcel Jansen, bien plus vif et offensif. Celui de Piotr Trochowski par Toni Kroos a également été bénéfique puisque l'espoir du Bayer Leverkusen s'est créé la meilleure occasion allemande du match. Mais sa volée n'a pas inquiété Iker Casillas (68e).

L'ouverture du score est venue six minutes plus tard sur un corner frappé par Xavi. Les sept joueurs allemands impliqués ont complètement oublié de marquer Carles Puyol, positionné à l'entrée de la surface. Malgré sa taille modeste pour un défenseur central (1,78 mètre), le Barcelonais s'est élevé plus haut que tout le monde pour propulser son coup de tête rageur dans le but.

Pour la deuxième fois du tournoi, l'Allemagne s'est retrouvée menée au score. Réduite à 10, elle n'était pas revenue au score face à la Serbie au premier tour. Fatiguée, elle n'y est pas plus arrivée face à l'Espagne, qui aurait dû tuer le match sur une contre-attaque vendangée par Pedro.

Après avoir été sacrée championne d'Europe en 2008, l'Espagne peut s'offrir un formidable doublé en cas de victoire face aux Pays-Bas, dimanche.