La logique a été respectée. Face à une équipe d'Uruguay privée notamment de Luis Suarez et de Diego Lugano, les Pays-Bas ont décroché leur billet pour la grande finale. Dans la douleur, peut-on ajouter, tant au niveau du résultat (3-2) que de la manière.

Toujours alignés en 4-2-3-1, les Néerlandais ont encore une fois affiché différents visages durant ce match.

Ils l'ont entrepris en dominant la possession du ballon malgré un bloc adverse très haut et un pressing constant. L'Uruguay n'a encaissé que 0,4 but en moyenne par match et a encore quadrillé parfaitement le terrain.

Mais une petite hésitation peut faire la différence et celle de Diego Perez devant Giovanni van Bronckhorst a permis au capitaine de se placer en situation de frappe. Son missile de plus de 35 mètres s'est alors logé dans la lucarne gauche uruguayenne (18e minute).

Les Pays-Bas ont déjà été dans cette position dans cette compétition. Plutôt que de chercher le deuxième but, ils s'étaient alors mis en mode «attente». Ils ont fait la même chose face à l'Uruguay, qui en a profité avant la pause.

Sans Suarez, Diego Forlan a été obligé de jouer plus près du but. Mais c'est en recevant le ballon entre le milieu de terrain et la défense qu'il a encore fait mal. Après s'être tranquillement avancé puis débarrassé de Joris Mathijsen d'un crochet, il a armé une frappe que Maarten Stekelenburg n'a fait qu'effleurer.

Si le gardien néerlandais a été très faible sur le tir, Forlan a marqué un troisième but de l'extérieur de la surface dans ce tournoi. Seul Lothar Matthäus a fait aussi bien, en 1990...

Les quatre fantastiques

Touché à la mâchoire, Demy de Zeeuw est sorti à la mi-temps, pavant la voie à un 4-1-4-1 au sein duquel se sont enfin retrouvés les quatre fantastiques. C'est-à-dire Robin van Persie en pointe, le duo Wesley Sneijder-Rafael van der Vaart dans l'axe et Arjen Robben sur le côté droit. L'homme de l'ombre, Dirk Kuyt, est resté à gauche.

Pendant que l'on s'interrogeait sur l'apport de van der Vaart, les regards se sont de nouveau tournés vers Stekelenburg. Et pas pour les bonnes raisons. En début de deuxième demie, il a mal anticipé sa sortie à l'extérieur de la surface et a remis le ballon à Edinson Cavani. Van Bronckhorst a alors repoussé le lob uruguayen de la tête.

Mais les Pays-Bas ont accentué la pression autour de l'heure de jeu et van der Vaart, option bien plus offensive que De Zeeuw, n'y est pas étranger.

Le Madrilène a obtenu une première bonne occasion à la 68e minute mais son tir a été repoussé par Fernando Muslera. Une minute plus tard, dans la surface, il a trouvé Van Persie, qui a remis en retrait pour Sneijder. Malgré deux joueurs uruguayens devant lui, le meneur de jeu a tenté sa chance. Son tir dévié par Maxi Pereira a alors frôlé Van Persie - en situation de hors-jeu? - avant d'entrer dans le but.

Après un troisième but de Robben, les Pays-Bas auraient facilement dû gérer la fin de rencontre. Surtout après la sortie de Forlan, à la 83e. Mais une faute d'inattention dans le temps additionnel a permis à Pereira de réduire la marque à 3-2.

Malgré quelques cafouillages lors des dernières secondes, les Pays-Bas ont tenu bon et disputeront une première finale depuis 1978.