Qui, à la 50e minute du match, aurait pu prédire que les Pays-Bas allaient renverser la tendance face au Brésil? À part les partisans néerlandais les plus optimistes, sans doute pas grand monde.

Car le Brésil a commencé son match comme dans un rêve: en pressant haut sur le terrain et en jouant dans le dos d'une charnière centrale modifiée à la dernière minute.

 

À la 8e minute, Dani Alves s'est ainsi fait prendre en position de hors-jeu, mais a démontré la fébrilité de la défense adverse. Deux minutes plus tard, Felipe Melo a vu l'espace béant laissé par John Heitinga et Andre Ooijer et a lancé Robinho dans la profondeur. Sans contrôle, le joueur de Santos a alors facilement déjoué Maarten Stekelenburg.

1-0 en début dès la 10e minute. La tournure du match est idéale pour le Brésil, devenu expert en contre-attaque sous le règne de Dunga. Surtout que sa rigueur défensive a peu à peu étouffé le quatuor offensif des Pays-Bas.

Arjen Robben? Il a eu peu d'espaces pour manoeuvrer et s'est montré plutôt prévisible. Wesley Sneijder et Robin van Persie? Le premier a été invisible, le second encore décevant. Dirk Kuyt? Sans doute celui qui a profité le plus d'espaces, mais il devait également surveiller les montées de Maicon.

À l'autre bout du terrain, Kaka, d'une frappe enroulée, a forcé Stekelenburg à se détendre pour aller chercher un ballon qui filait vers la lucarne. Maicon a également expédié un tir puissant dans le petit filet. Le match penchait donc davantage vers le 2-0 que vers une égalisation néerlandaise.

Succession d'erreurs

«En première mi-temps, nous n'étions pas nous-mêmes, a indiqué le sélectionneur néerlandais Bert Van Marwijk. On jouait beaucoup trop prudemment. On a laissé cette peur au vestiaire au repos pour prendre à notre tour l'initiative».

Si tout a fonctionné pour le Brésil lors des 45 premières minutes de jeu, la machine s'est déréglée avec une succession étonnante d'erreurs individuelles.

«On a pu développer notre jeu en première mi-temps, mais on n'a pas su le faire en seconde période, a expliqué Dunga. On n'a pas réussi à maintenir ce niveau, ni la concentration nécessaire. On sait que dans un match de Coupe du monde, ce sont les détails qui comptent.»

Quels sont ces gros détails? D'abord la mauvaise sortie de Julio Cesar sur un centre de Sneijder. Non seulement le gardien brésilien n'a pas boxé le ballon, mais il a vu Felipe Melo le dévier dans son propre but.

Au lieu de canaliser leurs énergies pour repartir de l'avant, les Brésiliens ont ensuite sombré dans la fébrilité et l'agressivité. Comme ce dégagement inutile de Juan en corner, qui a conduit au deuxième but de Sneijder, de la tête. Ou encore le carton rouge de Felipe Melo après une stupide faute sur Robben.

Hormis une occasion sur corner, le Brésil a prouvé qu'il n'était pas armé mentalement pour réagir lorsque les conditions étaient défavorables. Le règne de Dunga s'achève sur ce triste constat.