Qui a dit que le soccer était ennuyant et prévisible?

Le Brésil menait 1-0 et se voyait probablement déjà en finale de la Coupe du monde. (Vous pensez qu'il craignait l'Uruguay ou le Ghana en demi-finale? Un peu de sérieux.) Et puis tout s'est effondré pour les Auriverdes, qui n'ont pas joué comme les champions qu'ils s'imaginaient probablement déjà être.Il a suffi d'une horrible sortie du gardien Julio César et d'un but contre son camp de Felipe Melo pour que le château de cartes brésilien s'écroule lamentablement. Sneijder a capitalisé sur un corner pour faire 2-1, puis Melo, qui aurait mieux fait de rester couché, a eu la brillante idée de cramponner la cuisse d'Arjen Robben. Carton rouge, le Brésil forcé de jouer à 10 pendant les 20 dernières minutes: les Oranjes ont tenu le coup pour prolonger à 24 leur série de matchs sans défaite. Et envoyer le Brésil et son entraîneur Dunga dans un purgatoire qui promet d'être long et pénible.

Devant l'orange, Melo voit rouge

Il est ironique que Melo, dont la présence était incertaine en raison d'une blessure à la cheville, soit le vilain de la pièce de mauvais boulevard offerte par le Brésil hier à Port-Elizabeth, sur un terrain raboteux et indigne de la Coupe du monde. Melo, on le sait, est l'un des deux milieux récupérateurs employés par Dunga, dont la tendance pragmatique, qui lui a valu maintes critiques au Brésil, s'est retournée contre lui au pire moment.

Les Brésiliens n'auraient jamais dû perdre ce match. Pas après que les Néerlandais eurent semblé complètement perdus pendant toute la première demie. Mais ils ont été incapables de creuser l'écart après que Robinho leur eut donné les devants dès la 10e minute. L'attaquant a profité d'une longue passe de Melo, qui ne pouvait se douter que sa journée de travail s'apprêtait à tourner au cauchemar.

Le Brésil est passé à quelques centimètres de creuser l'écart à la 31e minute, quand le gardien Maarten Stekelenburg a sauvé les siens en plongeant pour stopper un tir dans la lucarne de Kaka, après un superbe échange entre Robinho et Luis Fabiano.

À ce stade, les Pays-Bas donnaient l'impression de vouloir être fidèles à leur réputation de belle équipe qui flétrit - disons-le crûment, qui choke - sous la chaleur des réflecteurs dans les grandes compétitions. Mais l'incapacité du Brésil à enfoncer un deuxième clou dans le cercueil Oranje leur a coûté cher après que César et Melo eurent fait cadeau d'un but aux Néerlandais à la 52e minute.

Envolée, la belle assurance. Et le tout-puissant Brésil est sorti en quarts pour le deuxième Mondial de suite. Comment dit-on «l'empereur est nu» en portugais?