Joseph Blatter, le président de la FIFA, a entrouvert la porte mardi à l'utilisation de la vidéo par les arbitres sur la ligne de but, tout en présentant ses excuses pour les erreurs qui ont faussé deux rencontres de la Coupe du monde dimanche.

M. Blatter a également adressé une sérieuse mise en garde à la France contre toute ingérence politique dans les affaires de la Fédération française de football (FFF), après les différentes interventions qui ont accompagné la débâcle des Bleus au Mondial.

Sur l'arbitrage, «il est évident qu'après ce que nous venons de vivre, ce serait ridicule de ne pas rouvrir le dossier de l'aide par la technologie en juillet à Cardiff», lors de la prochaine réunion de la FIFA les 21 et 22, a déclaré le président de la FIFA, estimant que l'usage de la technologie devrait être débattu pour la question du franchissement de la ligne de but.

Cette déclaration intervient alors que deux huitièmes de finale ont été affectés dimanche par des erreurs d'arbitrage.

Dans l'après-midi, l'Uruguayen Jorge Larrionda n'a pas accordé un but à l'Anglais Frank Lampard contre l'Allemagne, alors que les ralentis télévisés montraient clairement que le ballon avait franchi la ligne de but à la 38e minute du match. Ce but aurait permis à l'Angleterre de revenir à 2 partout. L'Angleterre, finalement battue 4 à 1, a été éliminée.

Le soir même, l'Italien Roberto Rosetti a accordé un but entaché d'un hors-jeu très net à l'Argentin Tevez contre le Mexique. L'action a été rediffusée sur l'écran géant du stade, mais l'arbitre, conformément au règlement, n'a pas tenu compte des images pour revenir sur sa décision, malgré les protestations des joueurs Mexicains.

M. Blatter a assuré qu'il avait présenté ses excuses aux deux fédérations lésées.

Le président de la FIFA a précisé que deux systèmes censés valider (ou non) le franchissement par le ballon de la ligne de but avaient déjà été testés mais qu'aucun n'avait donné entière satisfaction.

Il a en outre annoncé qu'«un plan pour l'amélioration de l'arbitrage à haut niveau» serait dévoilé en octobre ou novembre.

Parallèlement, le président de la FIFA a envoyé un sérieux avertissement aux responsables politiques français, accusés «d'ingérence» dans les affaires de la FFF.

«En cas d'ingérence politique, la FIFA interviendra, quelle que soit la taille du pays», a prévenu M. Blatter, rappelant qu'il était «personnellement» intervenu en Espagne il y a un an.

«Dans les statuts de la FIFA, il est clairement stipulé que les ingérences politiques ne sont pas tolérées, a poursuivi M. Blatter, qui a dit regretter la démission lundi du président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes.

«En France, c'est devenu une affaire d'État, mais le foot doit rester entre les mains de la Fédération française de football. S'il s'avère qu'il y a vraiment une intervention, nous aiderons la fédération. Si le problème ne peut être résolu par la discussion, la seule solution sera de suspendre la fédération», a expliqué M. Blatter.

Cette mise au point de Joseph Blatter intervient alors que plusieurs responsables politiques français avaient réclamé la démission du président de la FFF, et que l'ex-sélectionneur de l'équipe de France, Raymond Domenech, doit être auditionné mercredi à l'Assemblée nationale, en même temps que M. Escalettes.