Peut-on réellement parler d'une surprise? Pas vraiment. Dans la continuité des qualifications poussives durant lesquelles elle n'a jamais pu élever son jeu, la France a été logiquement battue 2 à 0 par le Mexique, hier. Le spectre de 2002 et celui d'une élimination sans gloire se profile à l'horizon.

Alors, peut-être que Javier Hernandez est hors jeu sur le premier but. Peut-être aussi que le penalty accordé à Pablo Barrera et transformé par Cuauhtemoc Blanco est généreux. Mais ce résultat vient surtout récompenser des Mexicains plus volontaires, plus entreprenants et sanctionner des Français désorganisés et amorphes.

Dans cette absence de cohésion quasi généralisée, les exemples foisonnent. En défense d'abord où le quatuor français a été à la peine dès les premières minutes. La charnière centrale n'a jamais développé la moindre complémentarité et a vite été dépassée par les accélérations des Guillermo Franco, Giovanni Dos Santos ou Carlos Vela.

Mais c'est d'abord le côté droit de la défense française qui a sombré en première demie face aux montées de Carlos Salcido. Même si l'apport offensif de l'arrière latéral mexicain est bien documenté, il est demeuré une énigme pour Bacary Sagna et William Gallas.

En témoigne sa montée à la 28e minute durant laquelle il s'est débarrassé du premier et n'a pas été gêné par le second avant de frapper au but.

Mais c'est par l'axe que les Mexicains sont passés pour inscrire leurs deux buts, à la 64e et 78e minutes. Avec un dénominateur commun: Éric Abidal.

Sur le premier but, le défenseur français s'aligne mal et met en jeu Hernandez. Le futur joueur de Manchester United a alors facilement effacé Hugo Lloris pour ouvrir la marque. Quinze minutes plus tard, il a maladroitement taclé Pablo Barrera dans la surface et offert le deuxième but au Mexique. Celui qui joue au poste de latéral gauche au Barça s'est déjà retrouvé dans une situation semblable, lors du troisième match du dernier Championnat d'Europe.

Il serait ici malhonnête de ne montrer du doigt que la défense française. Car les quatre joueurs offensifs du 4-2-3-1 ont connu des fortunes diverses.

Comme d'habitude, Sidney Govou a été catastrophique sur le côté droit et fantomatique lorsqu'il repiquait dans l'axe. Aligné en pointe, Nicolas Anelka a encore décroché trop souvent et n'a finalement donné que très peu d'options dans la profondeur.

Seuls Florent Malouda et Franck Ribéry, les deux meilleurs Français cette saison, ont montré une certaine volonté de provoquer. Ils sont d'ailleurs les auteurs de trois des quatre frappes cadrées des Bleus. C'est peu, très peu pour espérer aller plus loin dans la compétition.