Le sélectionneur espagnol Vicente del Bosque a cherché à minimiser les commentaires de son prédécesseur Luis Aragones sur la défaite surprise de l'équipe à la Coupe du monde, affirmant jeudi qu'il n'avait aucun reproche à faire à l'homme qui a remporté l'Euro de 2008.

Aragones a critiqué l'approche de l'Espagne après sa défaite de 1-0 face à la Suisse, affirmant que l'équipe espagnole a manqué de conviction dès les premiers moments de la rencontre.

Aragones, qui a mené l'Espagne à la conquête de l'Euro en 2008, a qualifié la défaite subie dans le groupe H de «coup dur» pour l'un des grands favoris du Mondial.

«Il n'y avait pas cette conviction, ce désir de tout donner et de prendre le contrôle du match dès la première seconde de jeu, a noté Aragones. Le ballon ne circulait pas rapidement, les joueurs ne cherchaient pas les espaces suffisamment bien.»

Aragones n'était pas d'accord non plus avec la décision de Del Bosque d'aligner tant Xabi Alonso que Sergio Busquets au milieu du terrain, en demandant aux deux de souvent rester derrière - surtout Busquets, qui est un joueur défensif.

«Ce n'est pas la meilleure équipe qui a gagné, seulement celle qui était le mieux organisée», a lancé Aragones après le match de mercredi.

Del Bosque a tenté de réduire l'impact de ces déclarations, jeudi, affirmant qu'il «respecte totalement» les opinions d'Aragones.

«Aucun mot négatif ne sortira de ma bouche à son sujet, a déclaré Del Bosque. Il n'y a qu'une seule Espagne - pas celle de Del Bosque et une autre d'Aragones.

«Tout le monde a le droit d'exprimer ses opinions, a-t-il ajouté. (Aragones) connaît ce groupe de joueurs. Il a travaillé avec eux et connu du succès.»

L'Espagne abordera le match de lundi contre le Honduras dans une position qu'elle n'aurait jamais cru occuper, après être devenue le septième champion d'Europe en neuf Coupes du monde à perdre son premier match.

L'objectif des Espagnols s'est soudainement tranformé. Au lieu de se préoccuper de l'identité de leurs adversaires lors du prochain tour - ce pourraient être les Brésiliens s'ils se qualifient -, ils se demandent maintenant s'ils seront en mesure de se qualifier.

«Nous devons nous relever, a déclaré Del Bosque. C'est le sport et il faut réagir.»

Comme l'ont fait les États-Unis il y a un an, à l'occasion de la Coupe des Confédérations, la Suisse a formé un bunker en défense pour étouffer l'attaque espagnole et profité de la contre-attaque pour se hisser en tête de son groupe avec trois points, en compagnie du Chili.

Il sera intéressant de voir la réaction de l'Espagne parce que la plupart des équipes vont adopter un schéma défensif contre elle. Plusieurs estiment que la victoire de l'Inter Milan aux dépens du FC Barcelone en Ligue des champions, cette saison, est un modèle à suivre.

«Oui», a répondu le milieu Xavi Hernandez quand on lui a demandé si la défaite de mercredi lui faisait penser à cette rencontre européenne. «C'est le même vieux film.

«L'équipe n'a pas créé autant d'occasions que d'habitude, mais a dominé le jeu. Le ballon n'est tout simplement pas rentré. Nous n'avons pas été assez incisifs autour du filet. C'est l'histoire du match.»

En Espagne, le résultat a évidemment suscité toutes sortes de réactions.

Le quotidien sportif Marca a qualifié la défaite de «Dose d'humilité», tandis que El Mundo l'a appelée «Un départ cauchemardesque».

«Ces choses-là arrivent, a dit Hernandez. Il faut rester calme et continuer à travailler de la même manière, parce que tout dépend encore de nous.»