La Coupe du monde avait besoin d'une surprise. La Suisse s'est fait un plaisir de la fournir.

Gelson Fernandes a marqué lors d'une rare incursion suisse dans le tiers offensif et il a donné à son équipe une inattendue victoire de 1-0, mercredi, aux dépens des Espagnols, les champions d'Europe en titre et grands favoris de ce Mondial.

L'Espagne a ainsi vu sa série de victoires s'arrêter à 12. Ce n'était que sa deuxième défaite en 50 sorties, l'autre revers étant survenu aux mains des États-Unis, l'an dernier, à l'occasion de la Coupe des Confédération disputée en Afrique du Sud.

La victoire des Suisses a ainsi permis de secouer le déroulement un peu terne d'un tournoi qui avait donné lieu à quelques surprises mineures et seulement 25 buts marqués.

«Pour être honnête, je n'ai pas l'habitude de marquer des buts, alors j'étais un peu surpris», a reconnu Fernandes, qui n'en était qu'à son deuxième filet en sélection nationale. «C'était un peu une question de chance.»

Et de ténacité. Eren Derdiyok a provoqué cette belle occasion de la Suisse à la 52e minute de jeu en perçant le milieu de la défensive espagnole et en contournant Iker Casillas. Le tacle désespéré de Gerard Pique lui a permis de stopper Derdiyok, mais Fernandes a foncé vers le ballon libre et l'a poussé dans le filet.

«C'était tout simplement un moment spécial», a-t-il dit.

L'Espagne a largement dominé la Suisse au chapitre des tirs au but et contrôlé le ballon pendant 63% du match, mais n'a jamais réussi à démystifier la défensive déterminée des Suisses.

«Ce n'était pas notre journée, a déclaré le sélectionneur espagnol Vicente del Bosque. Nous avons deux autres matchs à disputer. Nous devons trouver le moyen de les remporter.»

Ce ne sera pas facile. Le Chili, une équipe bien cotée, a battu le Honduras 1-0 seulement dans l'autre match du groupe H, mercredi.

La victoire était la première de la Suisse aux dépens de l'Espagne.

Lors du dernier sifflet, Fernandes est tombé sur les genoux et il a levé les bras vers le ciel. L'équipe au grand complet s'est dirigée vers la petite section de partisans suisses au stade Moses Mabhida dans le but de les saluer.

«Nous voici avec trois points inattendus», a lancé l'entraîneur suisse Ottmar Hitzfeld, qui a vivement défendu la tactique défensive des siens, affirmant qu'il s'agissait du seul moyen de venir à bout de l'Espagne. «Si tu adaptes un style offensif contre l'Espagne, tu vas perdre et encaisser un but après l'autre.»

L'histoire ne parlait pas en faveur des Espagnols. Seulement deux des huit derniers champions d'Europe en titre ont remporté leur match d'ouverture à la Coupe du monde - la France en 1986 et l'Allemagne en 1998. Et l'Espagne n'était pas allée au-delà des quarts de finale du Mondial depuis 1950, quand elle avait obtenu son meilleur résultat à cette compétition, une quatrième place.