Le mouvement de grève des stadiers de la Coupe du monde de soccer en Afrique du Sud a pris de l'ampleur, mardi, touchant désormais cinq des 10 lieux de compétition, dont Ellis Park et Soccer City à Johannesburg.

Quelque 2000 stadiers ont de nouveau manifesté à Durban pour protester contre une réduction des salaires imposée par leur employeur, sous contrat avec le comité d'organisation du Mondial.

La police a annoncé mardi qu'elle prenait désormais en charge la sécurité des rencontres à Durban et au Cap - où doivent avoir lieu en juillet les demi-finales du Mondial -, ainsi qu'à Port Elizabeth et Johannesburg.

Dimanche, la police avait violemment dispersé une première manifestation de stadiers à Durban, à l'issue du match Allemagne-Australie.

Mardi, la manifestation sous haute surveillance policière a débuté près du stade Moses Mabhida de Durban et s'est poursuivie par un rassemblement devant une gare ferroviaire du centre-ville. Les manifestants, dont le nombre s'est progressivement accru, ont ensuite regagné sans incident le stade, où la police les a regroupés sur un terrain clôturé. On ne déplorait pas d'incidents.

Les stadiers réclament la somme promise par leur employeur, soit 1500 rands (200 $ CAN) par match. Mais l'entreprise sous contrat pour assurer la sécurité des stades, Stallion Security Consortium, n'a jusqu'à présent versé que 190 rands (25 $) par rencontre.

«On veut notre argent», proclamaient notamment les banderoles.

«Nous ne sommes pas en guerre (contre les spectateurs), a souligné un porte-parole des stadiers, Sibusiso Mthethwa. Nous aimons nos visiteurs. Nous les protégerons même si nous sommes à l'extérieur du stade.

«Mais nous demandons à la Fédération internationale de football de confirmer les chiffres, combien nous allons gagner par match, parce que ces gens (Stallion) sont en train de nous voler», a-t-il ajouté.

D'après David Skhumbo, un autre leader du mouvement, les négociations salariales avec Stallion se sont interrompues mardi matin, sans aucun progrès. La direction de l'entreprise s'est refusée à tout commentaire.

À Johannesburg, plusieurs centaines de stadiers se sont mis en grève mardi vers 12h30, heure locale, et étaient rassemblés devant le stade d'Ellis Park, où devait se dérouler en soirée le match entre le Brésil et la Corée du Nord.

Un des stadiers, qui a requis l'anonymat par crainte de représailles, a déclaré toucher seulement 190 rand (25 $) pour 10 heures de travail, ajoutant que le salaire a baissé depuis son embauche le 27 mai. Il s'est dit dit prêt à travailler pour 500 rand (67 $).

«S'ils disent non, il n'y aura pas de sécurité (dans les stades)», a-t-il ajouté.

Parallèlement, plusieurs centaines de stadiers de Soccer City, la principale enceinte de soccer du Mondial, se sont mis en grève mardi. Plus de 1000 policiers vont être mobilisés pour assurer la sécurité de la rencontre Brésil-Corée du Nord à Ellis Park, selon la police.

Lundi, le président du Comité d'organisation, Danny Jordaan, a déclaré respecter les droits des stadiers, mais a qualifié d'inacceptables les perturbations occasionnées les jours de matches. Les autorités «n'hésiteront pas à agir en de telles circonstances», a-t-il averti.