En une saison exceptionnelle avec le Bayern, Bastian Schweinsteiger s'est débarrassé de «Schweini», ce double encombrant et un peu fou-fou qui l'accompagnait depuis le Mondial-2006, et fait désormais figure de patron de l'équipe d'Allemagne depuis le forfait de Michael Ballack.

A seulement 25 ans, Schweinsteiger affiche un palmarès qui fait rêver la très grande majorité des joueurs en fin de carrière: 73 sélections en équipe d'Allemagne, une 3e place au Mondial-2006, une 2e place à l'Euro-2008, 217 matches de Bundesliga, cinq titres de champion d'Allemagne, autant de victoires en Coupe d'Allemagne.

Le milieu de terrain formé au Bayern Munich peut même viser le record de sélections en équipe d'Allemagne détenu par Lothar Matthäus.

Mais Schweinsteiger ne soucie guère de dépasser les 150 sélections de Matthäus: «Ce qui me motive, c'est collectionner les titres et maintenant j'aimerais en gagner au niveau international».

Pour que la Nationalmannschaft décroche, contre toute attente, un quatrième titre mondial en Afrique du Sud, Schweinsteiger devra faire oublier Ballack dans l'entre-jeu et tous, le sélectionneur Joachim Löw en tête, l'en croient capable.

Quel changement pour celui que l'Allemagne et les midinettes surnommaient affectueusement «Schweini» durant le Mondial-2006 à domicile, date de son éclosion internationale !

Skieur

Depuis, celui qui aura pu devenir skieur alpin de haut-niveau traînait avec son copain Lukas «Poldi» Podolski la réputation d'un joueur de talent manquant (un peu) de jugeote et (beaucoup) de volonté de réussir.

Il a, c'est vrai, entretenu cette image avec ses fantaisies capillaires, ses prouesses de «fashion-victim» allant jusqu'à se vernir les ongles en noir ou sa participation à un spot publicitaire où il imitait un... poulet.

Mais tout cela appartient désormais au passé, au point qu'il ne supporte plus d'être appelé «Schweini» par ses fans.

Déjà très en vue durant l'Euro-2008, il a encore passé un cap cette saison sous la direction de Louis van Gaal, arrivé au Bayern en juillet, qui lui a assigné le rôle de milieu défensif où il fait des merveilles avec Mark van Bommel.

«C'est la meilleure saison de sa carrière», s'est même enthousiasmé Uli Hoeness, le président du conseil de surveillance du Bayern, qui ne manquait pas, jusque-là, une occasion de le critiquer.

Avec sa puissance physique, son endurance -il a parcouru plus de 12 km durant la finale de la Coupe d'Allemagne gagnée contre Brême (4-0)- et sa vision du jeu, «Basti», sous contrat avec le Bayern jusqu'en 2012, commence à susciter un certain intérêt à l'étranger, en Espagne et Angleterre surtout, et n'exclut plus de quitter sa chère Bavière.

«Dans son rôle de milieu de terrain, c'est le meilleur Allemand», assurait Van Gaal, avant même le forfait de Ballack.