Passés tout près de leur premier grand titre international et d'un retentissant exploit à la Coupe des Confédérations 2009, les États-Unis reviennent pour le Mondial-2010 en Afrique du Sud, où ils comptent appliquer les mêmes recettes: discipline collective et contre-attaque.

En menant (2-0) en finale contre le Brésil, les hommes du sélectionneur Bob Bradley ont bien cru signer le premier fait d'armes du soccer masculin (les dames sont bardées de titres dans ce sport longtemps considéré comme féminin outre-Atlantique).

Si les Brésiliens se sont finalement imposés (3-2), les Américains y ont gagné un certain respect, surtout après avoir éliminé le grand favori espagnol en demi-finale (2-0), grâce à deux buts en contres. L'unique défaite de l'Espagne en 45 matches depuis novembre 2006...

Cet exploit, combiné à la première place du groupe de qualifications zone Concacaf devant le Mexique, ont mis les Boys à l'honneur dans un pays où le soccer est étouffé par les sports traditionnels (base-ball, football américain, basket et hockey), si bien que Bradley a été élu entraîneur américain de l'année 2009 par le Comité olympique local.

«Je suis honoré d'accepter ce prix au nom de notre équipe et en reconnaissance de notre performance exceptionnelle, a réagi le technicien de 52 ans. Le fait de nous être qualifiés pour le Mondial-2010 et d'avoir atteint les finales de deux tournois majeurs (Coupe des Confédérations et Gold Cup) est le fruit d'un gros travail collectif réalisé depuis trois ans».

Optimisme

Une réussite fondée sur l'art de la contre-attaque, qui avait surpris Espagnols et Brésiliens, initiée par le capitaine Landon Donovan, le Cap Canaveral de l'équipe US lançant les fusées Clint Dempsey et Jozy Altidore.

Cette stratégie s'appuie aussi sur un jeu physique allié à une certaine solidarité. «Techniquement, oui, peut-être que nous ne sommes pas aussi bons que l'Angleterre, remarque le défenseur Carlos Bocanegra. Mais ce n'est pas la technique qui fait gagner des matches».

Ce bloc défensif s'est quelque peu érodé depuis un an. L'équipe a encaissé 13 buts en 10 matches de qualifications, et un cinglant (5-0) en finale de la Gold Cup face au Mexique. Ensuite, elle s'est inclinée en matches amicaux face à des adversaires européens (Slovaquie 1-0, Danemark 3-1 et Pays-Bas 2-1) et le Honduras (3-1), pour une seule victoire contre le modeste Salvador (2-1)...

Les attaquants peinent à contrebalancer cette porosité. Dempsey, auteur d'une bonne saison à Fulham (finaliste de l'Europa League), risque de se sentir un peu seul: depuis la Coupe des Confédérations, le jeune Altidore a brillé (6 buts en qualifications) mais seulement contre de petites équipes. En club, il n'a marqué qu'un but en championnat d'Angleterre pour Hull, en 16 apparitions...

Quant à Charlie Davies, attaquant prometteur victime d'un accident de voiture, il n'a finalement pas été retenu.

Mais les Américains sont optimistes. «Nous avons des joueurs capables d'être dangereux contre de très bonnes équipes», soutient Bradley, qui espère rééditer l'exploit de 2002 (quart de finale). Le meilleur résultat des Américains depuis... 1930 et leur 3e place. C'était un autre siècle.