La Slovénie a écarté de sa route vers la Coupe du monde 2010 rien moins que la Pologne, la République tchèque et la Russie grâce à sa rigueur défensive et un collectif discipliné d'où seul émerge son buteur Milivoje Novakovic.

Avec son 1,92 m, Novakovic passe rarement inaperçu, mais il aura fallu attendre la campagne de qualifications pour le Mondial-2010 et ses cinq buts pour qu'il sorte de l'anonymat.

Né à Ljubljana, «Mischo», comme le surnomment ses parents a pourtant vite compris qu'il devrait quitter son pays pour trouver fortune et reconnaissance.

Il a 20 ans quand il tente sa chance en Autriche dans un club amateur où l'avant-centre, longtemps médiocre de la tête malgré sa taille, se fait un nom. Il doit attendre 2003 et des passages par des clubs de 3e division pour découvrir l'élite autrichienne à Mattersburg, puis Linz.

Novakovic s'exile en 2005 en Bulgarie au Litex Lovech où, à l'occasion d'un match de Coupe de l'UEFA, il tape dans l'oeil du Suisse Hans-Peter Latour.

Latour est nommé à la tête de Cologne et, malgré la relégation en 2e division, lorsqu'il est confirmé dans ses fonctions, il se souvient de cet attaquant racé, redoutable renard des surfaces.

Latour n'a pas fait de vieux os à Cologne et a été limogé en novembre 2006, mais sa recrue slovène a explosé sur les bords du Rhin sous la direction de Christoph Daum.

Après, le cinéma ?

En 2007-08, il contribue avec ses 20 buts et son titre de meilleur buteur du Championnat de 2e division au retour dans l'élite de Cologne.

Rebelote la saison suivante avec 16 réalisations, presque la moitié des buts inscrits en 2008-09 par Cologne qui assure son maintien avec sa 12e place.

Cette saison a été beaucoup plus difficile pour «Super Nova», car il a dû trouver une nouvelle place sur le terrain et dans les vestiaires avec le retour du fils prodigue, Lukas Podolski.

L'association entre Novakovic et «Poldi» ne fonctionne pas vraiment, et comme le Slovène entretient des relations pour le moins tendues avec son entraîneur Zvonimir Soldo, il pourrait à la faveur du Mondial-2010 partir vers d'autres horizons.

A 30 ans, «Novagol» (7 buts en 23 sélections) est le pilier d'une jeune et inexpérimentée équipe slovène qui a fait mordre la poussière en barrages à la Russie et ne fait aucun complexe avant d'affronter l'Angleterre, les Etats-Unis et l'Algérie dans le groupe C.

«Pour un pays aussi petit que le nôtre (indépendant depuis 1991, 2 millions d'habitants), c'est incroyable de se retrouver en phase finale d'une Coupe du monde et on veut montrer qu'on peut rivaliser avec les meilleurs», a prévenu celui qui rêve d'une seconde carrière dans le cinéma.