Entre la méforme des cadres, le match Cissé-Benzema, le cas Vieira et une possible surprise de dernière minute, les questions ne manquent pas avant la divulgation, mardi, par Raymond Domenech des 23 joueurs pour le Mondial, véritable coup d'envoi de l'aventure sud-africaine pour la France.

Depuis plusieurs semaines, le sélectionneur a défini la philosophie qui allait guider l'élaboration de sa liste, la dernière depuis son entrée en fonctions en juillet 2004. «Un joueur qui ne serait pas en état de jouer le 18 mai (date du début du stage de préparation à Tignes, ndlr) ne viendra pas à la Coupe du monde», a-t-il ainsi martelé, avec à l'esprit les «catastrophes» du Mondial-2002 (blessure de Zidane) et de l'Euro 2008 (blessure de Vieira).

Or, Domenech est confronté à un terrible cas de conscience avec l'un de ses cadres, William Gallas (78 sélections), touché au mollet gauche depuis le 31 mars. Si la présence du défenseur parmi les 23 ne fait guère de doute, son état physique sera forcément scruté durant les prochains jours et rien ne garantit à terme sa participation à la Coupe du monde, les risques de récidive n'étant pas à exclure pour un joueur de 32 ans.

Cette éventualité jette de nouveau une ombre sur le secteur défensif, chantier permanent depuis deux ans.

Benzema en grand danger

L'autre critère retenu par Domenech concerne l'état d'esprit. «Ils (les joueurs, ndlr) doivent être intelligents et dépasser leur ego pour penser que c'est l'équipe qui compte, pas eux, a-t-il expliqué. S'ils n'ont pas compris ça, je mettrai des coups de fusil !"

A la lumière de ces déclarations, Benzema peut se faire du souci. L'attaquant du Real Madrid n'a jamais fait partie des premiers choix du sélectionneur et son terrible aveu après son entrée en jeu en fin de match contre la Roumanie, le 5 septembre 2009 («Je n'avais pas envie de tout donner») n'avait fait que ternir un peu plus son image.

Remplaçant au Real, Benzema est grandement menacé par Gignac, +chouchou+ de Domenech, et surtout par le revenant Cissé, meilleur buteur du championnat grec avec Panathinaïkos (29 buts), qui affiche une tout autre motivation.

Après avoir manqué le Mondial-2006 (blessure) et avoir été banni de l'Euro-2008 au dernier moment, l'ex-Auxerrois, auteur d'une entrée remarquée lors de la débâcle du 3 mars contre l'Espagne au Stade de France (2-0), s'est donné les moyens de ses ambitions et suit actuellement un programme de remise en forme dans le centre de Robert Duverne, le préparateur physique des Bleus.

Autre credo martelé par le technicien français, le temps de jeu. Mais est-il possible de se passer des services de Thierry Henry, capitaine et meilleur buteur de l'histoire de la sélection (51 réalisations en 118 capes) et confiné au banc ou en tribune avec le FC Barcelone? La réponse est évidemment non et +Titi+ disputera bien sa 4e Coupe du monde, un record pour un joueur français.

Reste le cas Vieira. Le +grand Pat+, dont la dernière sortie en bleu remonte au 2 juin 2009, a fait du Mondial le dernier grand objectif de son immense carrière mais ses prestations très moyennes avec Manchester City ne devraient pas faire changer d'avis le sélectionneur, déjà échaudé par le fâcheux précédent de l'Euro-2008.