La blessure de Wayne Rooney mardi, lors de la défaite (2-1) en quart de finale de Ligue des Champions à Munich, pourrait l'écarter des terrains pour quatre semaines, durée inquiétante pour Manchester United mais rassurante pour l'Angleterre avant le Mondial 2010.

Des examens passés mercredi ont révélé une entorse mais sans rupture des ligaments de sa cheville droite, et l'indisponibilité du meilleur joueur de Premier League devrait aller de deux à quatre semaines, a annoncé la chaîne sportive Sky Sports News. Le joueur doit passer de nouvelles radiographies jeudi.

Pour United, c'est grave, au moment où le club entame le sprint final pour conserver son titre de champion avec un choc contre Chelsea samedi. En cas de qualification contre le Bayern, le joueur pourrait également manquer les rencontres de demi-finale de Ligue des Champions, contre Lyon ou Bordeaux fin avril.

L'Angleterre et son sélectionneur Fabio Capello peuvent en revanche respirer. Si sa convalescence se déroule comme prévu, Rooney devrait bénéficier de suffisamment de temps pour revenir en condition à temps pour le premier match du Mondial 2010, contre les États-Unis le 12 juin. Cette indisponibilité pourrait même offrir un repos bienvenu à son organisme.

Plus que le deuxième but du Bayern dans le temps additionnel, les supporteurs des Red Devils se sont inquiétés de voir le joueur se tordre de douleur avant de sortir du stade sur des béquilles, le pied immobilisé.

46 matches depuis août

L'entraîneur du Bayern, Louis Van Gaal, ne s'est pas trompé sur l'importance du moment: «Rooney est leur joueur le plus important. Il a marqué 34 buts cette saison, leur deuxième meilleur buteur, c'est Dimitar Berbatov avec 12, ensuite, ce sont 11 'contre son camp'. Cela résume tout.»

Pour l'Angleterre, Rooney est l'atout maître dans sa quête de sacre mondial. Avant les examens, la presse britannique n'a pas caché son effroi. Sous une photo du joueur se tordant de douleur, le Times évoquait «le pire cauchemar de l'Angleterre», le Guardian parlait de «calamité».

Rooney est le rival le plus crédible de Lionel Messi pour le titre honorifique de meilleur joueur du monde. Débarrassé de la tutelle de Cristiano Ronaldo, parti au Real Madrid l'été dernier, il dispute à 24 ans sa meilleure saison.

Mais après une alerte la semaine dernière (hématome au pied et douleur au genou), il paye au plus mauvais moment une saison gargantuesque qui l'a vu disputer 46 matches depuis l'été, soit un match tous les cinq jours.

Plus tôt dans la saison, son entraîneur Alex Ferguson l'avait d'ailleurs mis en garde contre sa débauche d'énergie incessante. C'est d'ailleurs en tentant de récupérer un ballon que Rooney s'est blessé.

Il y a quatre ans, le joueur s'était fracturé le pied avant le Mondial allemand. Il était revenu en cours de tournoi, mais à court de compétition. Il était devenu le symbole du fiasco anglais pour son exclusion lors du quart de finale perdu contre le Portugal. Pour l'heure, l'Angleterre s'est vue épargner une répétition de ce scénario catastrophe.