L'Égypte a imposé des mesures de sécurité draconiennes pour prévenir d'éventuels dérapages à l'occasion du match Algérie-Égypte, décisif pour la qualification au Mondial 2010, pour lequel 70000 spectateurs sont attendus samedi soir (12h30 HAE) dans une ambiance survoltée.

Des unités de la police anti-émeutes seront déployées dans et autour du stade, jusqu'aux tribunes. Un cordon de sécurité sera établi autour du stade où sont attendus quelque 70000 spectateurs égyptiens et 2000 Algériens.

La tâche s'annonce très difficile pour les Égyptiens, qui doivent gagner par trois buts d'écart pour se qualifier.

Malgré les appels officiels au calme, la tension était montée d'un cran jeudi soir entre les deux camps, qu'oppose une vieille rivalité, après le cassage du bus de la sélection algérienne peu après son arrivée au Caire. Trois joueurs algériens avaient été blessés.

Les esprits se sont un peu plus échauffés après que les médias et les services de sécurité égyptiens eurent soutenu que l'équipe d'Algérie avait mis l'attaque en scène. L'enquête préliminaire du Parquet général égyptien, citée par les médias, affirme que ce sont les Algériens qui ont brisé les vitres du bus avec les marteaux de sécurité.

«Garanties écrites»

La presse algérienne a pour sa part rapporté qu'un groupe de jeunes Algériens avait saccagé une résidence habitée par des cadres de la cimenterie du groupe égyptien Orascom à M'sila, au sud-est d'Alger, en réaction au caillassage du bus transportant l'équipe algérienne.

En dépit de cette ambiance électrique, la Fifa a décidé de maintenir la rencontre, demandant à la Fédération égyptienne de prendre «toutes les mesures de sécurité» afin que le match ait lieu.

«La Commission d'organisation de la Coupe du monde a demandé à la Fédération égyptienne et aux plus hautes autorités nationales, à travers les ministères compétents, d'apporter des garanties écrites sur la mise en place des mesures de sécurité supplémentaires nécessaires à tout moment pour la délégation algérienne», a précisé la Fifa dans un communiqué.

L'adjoint du ministre égyptien de l'Intérieur, Abdel Rahim al-Qanawi, cité par le journal gouvernemental Al-Ahram, a affirmé que la police imposerait des mesures de sécurité sans précédent pour défendre l'équipe algérienne à son hôtel et sur le chemin du stade international du Caire.

«Le bus de l'équipe algérienne sera totalement protégé, d'une manière jamais employée avec les autres équipes», a-t-il dit.

Le ministre de l'Intérieur Habib el-Adli suit en personne la mise en application de ces mesures, selon son adjoint.

Rivalité houleuse

Ces dernières semaines, les supporteurs se sont invectivés par médias interposés et sur Internet, au point que les autorités des deux pays ont dû multiplier les appels au calme.

Samedi en milieu de journée, des milliers de supporteurs égyptiens, le visage peint aux couleurs de leur équipe et arborant des drapeaux égyptiens, se pressaient devant le stade international du Caire, plusieurs heures avant le début du match prévu à 19H30 locales.

Si les Egyptiens l'emportent par deux buts d'écart, un match d'appui aura lieu mercredi au Soudan. L'Algérie sera qualifiée en cas de succès, de nul ou de défaite par un but d'écart.

L'Algérie n'a pas participé à un Mondial depuis 1986, l'Égypte depuis 1990. La rivalité souvent houleuse entre ces deux pays phares du football africain et arabe n'est pas nouvelle: en 1989, un match de qualification avait dégénéré en émeutes.

Le joueur algérien Lakhdar Belloumi avait été jugé par contumace en Égypte et condamné à la prison pour avoir blessé le médecin de l'équipe égyptienne avec une bouteille après la rencontre.