L'entraîneur du Bayern Munich, Louis van Gaal, risque de ne pas passer l'hiver en Bavière s'il ne redresse pas la barre dès samedi face à Schalke 04 en Bundesliga, puis dans 15 jours face au leader Leverkusen, alors que la Ligue des champions est déjà compromise.

Le passage de Louis van Gaal à la tête du Bayern sera-t-il encore plus éphémère que celui de son prédécesseur, Jürgen Klinsmann, viré à cinq journées de la fin de la saison pour être remplacé par intérim par Jupp Heynckes?

Question d'autant plus pertinente que c'est après une défaite (0-1) à domicile, contre Schalke 04, l'adversaire de samedi, que Klinsmann avait été limogé.

Affecté par l'erreur de casting de la saison dernière, le club avait pourtant choisi un technicien chevronné, rigoureux plutôt qu'un novice voulant gérer l'équipe «à l'américaine».

Maître-étalon du désastre, Klinsmann affichait pourtant à ce stade de la saison un bilan légèrement moins médiocre que celui du Batave. En Bundesliga, le Bayern de Klinsmann avait deux points de plus (21), était trois places plus haut (3e), avec deux points de moins de retard sur le leader (4), que celui de van Gaal.

En Ligue des champions, Munich était pratiquement qualifié pour les huitièmes de finale, avec 8 points en 4 journées, alors que cette année, ce sont les 16e de finale de l'Europa League qui lui tendent les bras.

Arrogance

Pas de quoi pavoiser pour le Néerlandais, pourtant fidèle jusqu'ici à sa réputation d'arrogance et d'absence totale d'autocritique.

A force de répéter que son équipe domine les matchs mais que la réussite la fuit, en dépit de prestations parfois indigentes, son discours agace, même s'il a le mérite de ne pas se réfugier derrière les blessures de joueurs-cadres, notamment Ribéry et Robben.

Lui-même semble lentement se résigner. Après la défaite de Bordeaux, il a à nouveau invoqué «une défaite par manque de chance», avant d'ajouter immédiatement «même si je sais qu'un entraîneur ne peut pas toujours se réfugier derrière ça».

Son passage de mercredi au centre d'entraînement du Bayern a interloqué les journalistes présents.

Il leur a lancé à son arrivée: «Vous avez bien dormi? parce que moi pas», avant de poursuivre sur le ton de la confidence en reconnaissant qu'il ne savait plus trop quel ton adopter face aux joueurs.

Tenté de les «secouer», il avait reconnu que «lever la voix, c'est bon pour le côté émotionnel, mais pas pour l'analyse».

Plus surprenant encore, pour un homme réputé pour sa rigueur, il avait ensuite décidé de dispenser d'entraînement jeudi les joueurs qui étaient dans le groupe mardi soir.

Ce petit répit devait permettre à son équipe de «rafraîchir les esprits et se concentrer sur Schalke 04», l'adversaire de samedi, «une décision difficile à prendre, mais je pense que c'était la meilleure chose à faire», avait-il expliqué.

Quant à savoir si au cours de son insomnie, il a cogité sur son avenir personnel, il assure que non, dans le bi-hebdomadaire sportif Kicker, de vendredi: «Je ne suis pas maître de mon sort, ce sont d'autres personnes qui décident de cela», a-t-il seulement commenté.