L'Allemagne, fidèle à ses habitudes, s'est qualifiée samedi pour la prochaine Coupe du monde, mais la Nationalmannschaft, 3e du Mondial-2006 et 2e de l'Euro-2008, devra trouver un nouvel élan pour décrocher un quatrième titre mondial en juillet 2010.

Grâce à sa victoire (1-0) à Moscou, l'Allemagne a obtenu son visa pour l'Afrique du Sud. Sa qualification n'est en soi pas une surprise, car dans le groupe 4 comprenant la Finlande, le pays de Galles, le Liechtenstein, l'Azerbaïdjan et la Russie, seule la sélection russe semblait pouvoir contrarier les hommes de Joachim Löw. Et si le dernier titre remporté par une sélection allemande commence à dater (Euro-96), l'Allemagne est abonnée aux phases finales: sa dernière absence d'un grand tournoi remonte à l'Euro-1968.

Elle disputera sa 17e Coupe du monde, sa quinzième consécutive. Seul le Brésil, quintuple champion du monde, a fait mieux en ne ratant aucun Mondial.

Mais, pour que les coéquipiers de Michael Ballack imitent leurs glorieux anciens, sacrés en 1954, 1974 et 1990, ils devront montrer un tout autre visage que celui arboré durant sa campagne de qualification.

Cette équipe a certes toujours fait la course en tête, mais à part ses deux victoires contre la Russie (2-1 à Dortmund en septembre 2008), elle s'est souvent contentée du minimum.

«Nous devons hausser singulièrement notre niveau de jeu si nous voulons être un candidat au titre mondial», a reconnu cet été Ballack, capitaine et symbole d'une génération qui est souvent passée près de la consécration, en club comme en sélection (finale du Mondial-2002), mais n'a encore rien gagné.

Le cas Ballack

Plus inquiétant, pour la première fois depuis la «révolution» entamée en 2004 par J-rgen Klinsmann et Löw, alors son adjoint, l'Allemagne semble avoir plafonné et même régressé après son échec en finale de l'Euro-2008 contre l'Espagne (1-0).

Löw, qui a succédé à Klinsmann après le Mondial-2006, a plusieurs chantiers en cours: il doit trouver un gardien de but, une charnière centrale et un dispositif permettant d'accomoder sa seule star, Ballack.

Au rayon gardiens de but, Löw a le choix entre Adler (Leverkusen), Neuer (Schalke 04), Enke (Hanovre) et Wiese (Brême): «Ce sont de très bons gardiens, mais reste à voir si l'un d'eux arrivera à percer au plus haut niveau mondial», s'inquiète Oliver Kahn. Adler a marqué des points en étant décisif plusieurs fois à Moscou.

En défense, sans remonter au «Kaiser» Franz Beckenbauer, l'Allemagne a toujours eu des charnières centrales solides. Ce n'est plus le cas depuis 2002: ni Klinsmann ni Löw n'ont réussi à trouver une solution durable, même si Per Mertesacker semble désormais incontournable.

Reste le cas Ballack: contesté par certains coéquipiers depuis l'Euro-2008, comme l'a encore rappelé l'épisode de la claque assénée par Podolski en plein match de qualification à Cardiff, il disputera l'été prochain à presque 34 ans son dernier grand tournoi.

Löw ne peut décemment pas le snober, mais il doit rajeunir autour de lui, comme en fait l'amère expérience Torsten Frings à qui le sélectionneur préfère désormais les jeunes et incisifs Simon Rolfes et Mesut Özil.