La première défaite du Real Madrid a fini par arriver, dimanche à Séville (2-1), et l'entraîneur Manuel Pellegrini peut mesurer toute l'étendue du chantier, en défense, au milieu et en attaque.

Le Real avançait masqué jusqu'ici, dans l'attente d'un rival à la hauteur pour vraiment savoir ce qu'il avait dans le ventre.

Sans faire offense à ses victimes (La Corogne, Espanyol Barcelone, Xerez, Villarreal, Tenerife, FC Zurich et Marseille), aucune n'avait le statut de «grosse équipe». Pas même Villarreal ou Marseille, qui se cherchent encore en ce début de saison après des changements d'entraîneur cet été.

Tout le contraire d'un FC Séville 3e de Liga la saison dernière et vainqueur avant dimanche de six de ses sept matches en Espagne et en Europe. Avec beaucoup de sérieux et ce qu'il faut de spectacle.

Il n'y a donc rien d'infamant à repartir du stade Sanchez-Pizjuan avec une défaite. C'est plus la manière qui inquiète car l'équipe de Pellegrini, privée de Lassana Diarra et Cristiano Ronaldo, ne s'est jamais mise en position de l'emporter.

Elle a été dominée, dans le jeu et au score, la plus grande partie du match.

Une certitude et des doutes

Seule certitude pour Pellegrini après ce premier revers: la très grande garantie offerte par Iker Casillas dans les buts. Le gardien et capitaine de l'équipe d'Espagne a «volé» deux buts à Renato et Perotti avec des arrêts réflexes stupéfiants.

Pour le reste, les doutes subsistent, d'autres apparaissent. Le Real, malgré un Kaka volontaire, a toujours autant de difficultés à faire circuler correctement le ballon au milieu. L'absence de «Lass», toujours handicapé par une épaule droite douloureuse, n'a rien arrangé.

Le cadre Guti, relancé par Pellegrini, confirme être un joueur génial par moments, surtout quand l'équipe va bien, mais souvent quelconque quand les difficultés surgissent.

En défense, solide jusqu'ici (deux buts encaissés en cinq matches de Liga), le Real a connu ses premiers tourments. Ils sont surtout venus de la gauche où le Brésilien Marcelo a joué comme un minime face au sémillant sévillan Jesus Navas. Une défaillance dont pourrait profiter le Néerlandais Drenthe, plutôt remplaçant.

En attaque, le Real n'a pas été à la hauteur non plus. Karim Benzema n'a rien fait, en dehors d'une reprise manquée sur un centre de Raul. Ce dernier s'est battu, comme d'habitude, sans être dangereux.

Il n'en fallait pas plus pour que la «Cristiano Ronaldo dépendance» du Real fasse déjà jaser alors que le Portugais en est à neuf buts (cinq en Liga, quatre en Ligue des champions).

Bonne et mauvaise nouvelle pour Pellegrini. La bonne: Cristiano Ronaldo va rejouer. La mauvaise: il va s'absenter, comme 12 autres joueurs du Real, pour aller disputer les matches internationaux prévus les 10 et 14 octobre.

Avec seulement la moitié de son effectif à disposition, le technicien chilien va devoir remettre à plus tard sa politique des grands travaux. Mais il a tout le temps d'analyser la défaite à Séville, qui relègue pour l'instant le Real à trois points du Barça.