C'est assurément la présence des Girondins de Bordeaux, champions en titre de France, qui fera le prestige du match du Trophée des champions qui sera disputé samedi au Stade olympique. Mais c'est peut-être le petit poucet qu'est le club En avant de Guingamp qui permettra de faire le spectacle.

Guingamp est devenu seulement le deuxième club de Ligue 2 dans l'histoire du football français à remporter la Coupe de France, le printemps dernier. En cours de route, la formation de l'entraîneur Victor Zvunka a surpris trois formations de Ligue 1, dont le Stade rennais FC en finale.

C'est avec le goût de prouver que ce parcours exceptionnel n'a pas été l'effet du hasard que les joueurs du petit club breton entreprendront le match de samedi. Celui-ci devrait être disputé devant plus de 30 000 spectateurs puisque 29 000 billets avaient déjà été vendus, vendredi.

«On sera dans le même esprit que la saison dernière, a indiqué Zvunka, vendredi, lors d'un point de presse tenu avant l'entraînement des siens au Stade olympique. Nous avions alors des joueurs qui avaient envie de gagner, de faire l'exploit et de faire quelque chose de beau.

«Nous avions aussi des joueurs qui avaient une bonne expérience des grands matchs, qui avaient gagné ailleurs et un bon bagage d'expérience contre des joueurs de Ligue 1. Il y avait par ailleurs une belle solidarité au sein du groupe, en ce sens que nous avions des porteurs d'eau, des joueurs prêts à remplir ce rôle, en soutien aux joueurs de qualité qui étaient en mesure de réaliser des passes décisives et de marquer des buts.»

L'élément fierté ne sera peut-être pas aussi fort du côté des Girondins, qui cherchent avant tout à cimenter leur collectif en cette deuxième phase du camp d'entraînement. Ils auront peu à gagner puisque peu importe s'ils l'emportent ou s'inclinent, ça ne ternira en rien leur conquête du championnat de la Ligue 1. Sauf qu'une fois sur le terrain, l'instinct de compétition des joueurs prendra le dessus, a estimé l'entraîneur bordelais Laurent Blanc.

«Il y a un trophée à l'enjeu et les joueurs auront une occasion d'en ajouter un de plus à leur palmarès, a noté Blanc, qui a fait partie de la sélection de France qui a remporté la Coupe du monde en 1998. J'ai dit aux joueurs que la préparation d'avant-saison est faite de matchs amicaux, mais là, c'est le premier match officiel de la saison, et qu'ils devaient le gagner impérativement.»

Depuis 1995, le Trophée des champions constitue le premier match officiel de la saison de la Ligue de France. Il est disputé entre le champion de la ligue et le vainqueur de la Coupe de France. Ce sera la première fois qu'il sera présenté ailleurs qu'en France. Les dirigeants de la Ligue de football professionnel (LFP) ont voulu exporter ce match afin de faire la promotion de leur sport.

Blanc a dit apprécier cet objectif de faire connaître le soccer français à l'étranger.

«Je trouve l'idée très originale de venir jouer au Canada, a dit l'entraîneur des Girondins. Ca me fait toujours bizarre de faire sept à huit heures d'avion et d'en sortir pour me retrouver dans un pays où on parle la même langue que moi.»

La fatigue du voyage

Blanc a tenté de minimiser les inquiétudes de certains en ce qui a trait à la fatigue qui pourrait affliger ses joueurs à cause du décalage horaire. En même temps, il a déploré qu'on n'ait pas trouvé le moyen d'en minimiser les impacts possibles sur la qualité du spectacle.

«Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont forts, alors ils vont vite récupérer, a lancé Blanc, dont l'équipe est arrivée à Montréal jeudi seulement, une journée après celle de Guingamp. Mais je regrette qu'il n'y ait pas eu de conversation entre les deux équipes et les dirigeants de la ligue, afin qu'on se mette d'accord pour effectuer un maximum de cinq substitutions durant le match, au lieu de seulement trois.

«Je sais que c'est un match officiel, mais on aurait pu accorder cette petite dérogation quand même, a ajouté Blanc. Maintenant, on va obliger huit joueurs à disputer 90 minutes (malgré la fatigue du voyage).»