«Zidane et ses amis» visitaient le stade Percival-Molson hier après-midi. Composée surtout d'anciens professionnels de Montréal et de Toronto, son équipe affrontait celle des policiers du SPVM. Il s'agissait du deuxième d'une série de trois matchs amicaux au Canada, dont une partie des profits sont versés à l'UNICEF.

Sans surprise, Zidane et compagnie ont dominé 10-0. Le géant du soccer français a récolté deux buts et trois passes, au plus grand plaisir des 15 010 spectateurs. «C'est un des meilleurs joueurs de l'histoire. C'est incroyablement difficile de le suivre. Il reste calme tout en alimentant très rapidement le jeu», a raconté après le match Wally Sarrette, le visage en sueur. C'est cet ancien membre de l'équipe haïtienne et sergent-détective au SPVM qui devait marquer Zidane.

L'agente Hélène Couture a elle aussi eu quelques face-à-face contre lui. «Il fait vraiment ce qu'il veut avec le ballon, c'est impressionnant», a lancé l'ancienne membre des Sélect AAA.

Pourquoi l'équipe de Zidane affrontait-elle les policiers? «Parce que comme l'UNICEF, notre équipe aussi essaie d'aider les jeunes, a répondu Marc Parent, 45 ans, agent du SPVM. On s'implique beaucoup avec des projets comme le Rebondi, où des patrouilleurs distribuent des ballons quand ils vont dans les parcs.»

Seul joueur avec son nom sur son maillot, Zinédine Zidane étourdissait avec ses feintes et ses passes précises. Dès que le ballon s'approchait de lui, la foule hurlait. Plusieurs fans portaient son maillot avec le numéro 10. Pour le reste, c'est surtout le drapeau algérien qu'on voyait dans les gradins (Zidane est né à Marseille, mais ses parents sont d'origine algérienne).

À Toronto la semaine dernière, Zidane et ses amis se sont contentés d'une nulle de 3-3 contre une équipe d'étoiles canadiennes. Rien de tel à Montréal. L'intensité ressemblait à celle d'un match des Étoiles de la LNH. Sauf avec Zidane et ses amis qui affrontaient l'équivalent du quatrième trio des Cataractes de Shawinigan. Parmi ses «amis», des anciens de l'Impact ou du Supra de Montréal (Rudy Doliscat, Darko Kolic), des anciens du FC ou du Lynx de Toronto et Sergei Rebrov (ancien du West Ham United) et le Tchèque Brandon Biebel.

Après le match, Zidane a remercié la foule au micro pendant une quinzaine de secondes. Il a ensuite signé des autographes avant de retourner au vestiaire.

Confusion et absents

Une proportion de 2% des revenus du match était versée à l'UNICEF. Ces revenus provenaient de la vente des billets (21$ à 198$) et de souvenirs (t-shirts à 10$ et maillots à 30$). «L'argent servira entre autres à bâtir un complexe scolaire au Burkina Faso», a indiqué Marcèle Lamarche, directrice générale de l'UNICEF au Québec. Elle espère que la série de trois matchs permettra d'amasser un total de 115 000$ pour l'UNICEF.

La tournée «Zidane et ses amis» était organisée par Ahcene Adlani, ancien joueur professionnel qui pilote une académie de soccer à Vancouver. Tous les joueurs participaient gratuitement. Il a été impossible d'interviewer M. Adlani, ni de savoir quelle portion des profits représentait le 2% des revenus versé à l'UNICEF, et où iraient les possibles profits restants.

Il a fallu attendre la présentation des joueurs pour connaître la composition de l'équipe de Zidane. Durant la vente des billets, l'organisation annonçait la participation de plusieurs vedettes qui ne se sont finalement jamais présentées.

En entrevue avec Québec Soccer le 14 juin, M. Adlani a notamment indiqué que «Cafù, Taffarel, Milosevic» seraient à Montréal. Aucun n'y était. Le communiqué du 24 juin mentionnait aussi la présence de l'Argentin Martin Palermo et du Croate Prso Dado. Eux non plus n'étaient pas à Montréal.

L'organisation prévoyait également que Zidane évoluerait contre «une sélection italienne d'anciens joueurs tels Maldini, Fuser». Finalement, c'est le SPVM qu'ils affrontaient. Les policiers en ont seulement obtenu la confirmation mardi dernier, selon Marc Parent, du SPVM.

La Presse a également appris que Lakdhar Belloumi, un grand du soccer algérien, devait participer à l'événement. Les autorités canadiennes lui ont refusé un visa (voir le texte de Martin Croteau en page A6).