John Limniatis ne comprend pas pourquoi les journaux de Torreon font tout un plat sur la météo mexicaine. Une météo tellement torride, dit-on, qu'elle nuirait aux joueurs de l'Impact pour leur match de quart de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF.

«Ce n'est absolument pas un problème», a lancé l'entraîneur-chef, lorsque La Presse l'a joint par téléphone à son hôtel au Mexique. «Il y a un beau soleil, peu de vent et dans le jour, il fait peut-être 25 degrés. Rien d'énorme. Et comme on va jouer le soir, il va faire autour de 12 degrés. C'est parfait pour nous.»

Quand le coup d'envoi sera donné au stade Corona de Torreon (à 21h heure locale, une heure plus tard chez nous), John Limniatis s'attend à voir les Guerreros de Santos rugir. «Ils vont bondir comme des lions. Ils vont avoir plus d'énergie qu'à Montréal, plus de motivation. Ils vont attaquer, ils vont mettre de la pression... Ils n'ont pas le choix, sinon, ils n'ont aucune chance.»

«Ils doivent marquer des buts, ajoute le héros du dernier match, l'attaquant Eduardo Sebrango. Ils vont devoir être plus agressifs et ça risque d'ouvrir des brèches à la défensive. Ce sera à nous d'en profiter, car si on marque un but, ils vont devoir compter quatre buts pour l'emporter. On ne peut fermer notre jeu pendant 90 minutes, sinon, on va perdre. Il faut aussi attaquer.»

Avec sa victoire de 2-0 la semaine dernière, l'Impact s'est donné une confortable avance puisqu'il s'agit d'un tournoi aller-retour au total des buts. Pour accéder à la demi-finale, l'équipe de Santos devra déjouer trois fois le gardien Matt Jordan... et blanchir l'attaque montréalaise. Grosse commande. Pire, chaque but compté par l'Impact éloigne Santos de la demi-finale.

Si les Mexicains emportaient le match 2-0, il faudrait une période de prolongation, (suivie, si nécessaire, d'une fusillade) pour sacrer un vainqueur.

Pour éviter d'en arriver là, John Limniatis compte exploiter au maximum les talents défensifs de sa formation... en espérant forcer ses adversaires à se compromettre. Lundi, à l'entraînement, l'équipe a d'ailleurs travaillé avec une ligne de cinq défenseurs. «On va devoir essayer de contrôler le ballon et bien protéger notre territoire. En fait, chaque minute qu'ils vont passer avec un zéro sur leur feuille de pointage va augmenter leur frustration. Et plus ils seront frustrés, plus ils vont s'engager vers l'avant. Et plus ils vont s'avancer, plus on aura des chances de marquer.»

Le week-end dernier, l'Impact est passé par Houston pour disputer un match amical contre le Dynamo. Un match perdu 3-2. Rien d'inquiétant, dit-on du côté du onze montréalais. «L'intensité n'était pas là, mais c'est normal, dit Limniatis. C'était un match amical et les gars ont voulu garder leur énergie pour affronter Santos. Personne ne voulait se blesser.»

Pour jeudi soir, les gars semblent frais et dispo (sauf Patrick Leduc, qui est revenu à Montréal, sa blessure au pied l'empêchant d'être en uniforme). Reste maintenant à savoir quel accueil va avoir l'Impact de la part de la foule. «Ça risque d'être hostile, dit Sebrango, avant d'ajouter en riant: Ils vont être particulièrement méchants avec moi, puisque je suis blond!»

Les partisans mexicains ont beau être passionnés et bruyants, ils devront s'époumoner à s'en claquer les cordes vocales pour recréer l'ambiance survoltée du Stade olympique, avec ses 55 000 spectateurs. La raison: ils seront trois fois moins. Le stade Corona, le plus désuet de la Première ligue mexicaine, ne compte que 18 000 sièges.