L'affiche ô combien prestigieuse Brésil-Italie, mardi à Londres entre le quintuple champion du monde et le tenant du titre, opposera des stars mais aussi des entraîneurs, Dunga et Marcello Lippi, jaugés sur ce match plus important que son caractère amical ne le laisse penser.

Le bilan des confrontations présente un bel équilibre: cinq victoires chacun et 19 buts marqués de part et d'autre. Ainsi que deux nuls, les deux derniers matches en date: 3-3 en amical en 1997, et 0-0 en finale du Mondial 1994 (victoire auriverde aux tirs au but).

À l'Emirates Stadium, les deux sélections déploieront en tout cas un arsenal détonant: Ronaldinho fait son retour cinq mois après sa dernière cape, auprès de Robinho, Pato et Adriano, tandis que Buffon, Pirlo et Camoranesi retrouvent le maillot azzurro.

Quelques blessés de marque manqueront cependant à l'appel, comme Kaka, touché samedi à un pied, Gattuso et Chiellini. Lippi a par ailleurs écarté Del Piero, assurant qu'il le connaissait suffisamment, et Cassano, trop irrégulier.

«C'est un match important, c'est évident. Je n'ai jamais joué contre une équipe brésilienne, que ce soit la sélection ou un club», a relevé le sélectionneur italien, qui a averti que ce n'était «pas une rencontre pour procéder à des expériences».

Pression sur Dunga

Celui qui a amené les Azzurri à leur 4e titre mondial à Berlin en 2006 cherchera aussi à porter son record de matches consécutifs sans défaite à 32 rencontres. Mais les Italiens accusent une certaine baisse de régime en déplacement, restant sur des nuls en Bulgarie (0-0) et en Grèce (1-1)...

Dunga a davantage de pression: le capitaine des champions du monde 1994 n'a toujours pas convaincu ses compatriotes en tant que sélectionneur depuis 2006. Ils lui reprochent un jeu ennuyeux. Pour preuve, les deux derniers matches à domicile du Brésil en qualification pour le Mondial-2010, deux 0-0 contre la Bolivie et la Colombie.

La Seleçao reste cependant sur un flamboyant 6-2 contre le Portugal de Cristiano Ronaldo en amical. Le rendez-vous londonien montrera s'il s'agissait d'un accident ou de l'amorce d'un virage.

«C'est l'un des matches les plus importants que j'aie jamais joués pour mon pays, a relevé le gardien brésilien Julio Cesar, de l'Inter Milan. Et ce serait bien de gagner, parce que certains d'entre nous vont rentrer dans le même avion que les Italiens...»