Le transfert de Kaka à Manchester City a pris un tour encore plus concret samedi, à mesure que les dirigeants de l'AC Milan, Silvio Berlusconi en tête, ont assuré que l'offre record du club anglais «ne se refuse pas» et que la raison devait l'emporter sur le coeur.

En déplacement en Sardaigne, le chef du gouvernement et propriétaire du club sept fois champion d'Europe a pourtant assuré: «J'espère que Kaka va rester». Et un peu plus tard, son bras droit Adriano Galliani a renchéri: «Rien n'a été signé, ni par le club, ni par le joueur». Pour autant, ces déclarations semblent de pure forme. L'offre astronomique - évaluée entre 100 et 120 M EUR - formulée par «City», propriété de la famille régnante des Emirats Arabes Unis, pour engager le Brésilien, ne se représentera pas tous les jours.

«On ne peut pas refuser une offre de ce genre, a souligné Silvio Berlusconi.

«C'est vraiment difficile de demander à un joueur auquel on a offert autant de rester pour respecter un contrat», a-t-il ajouté, écartant l'éventualité d'une hausse de salaire pour faire rester le Ballon d'or 2007. Celui-ci, sous contrat jusqu'en 2013, dispose en Lombardie de revenus évalués à 9 M EUR nets par an. En Angleterre, il pourrait gagner 550 000 EUR nets par semaine.

Très contesté par les tifosi au cours de la rencontre contre la Fiorentina, furieux que leur club soit sur le point de se séparer d'un joueur auquel ils sont étroitement attachés, Adriano Galliani a été un tout petit moins direct en soirée. Mais, sur le fond, il n'a pas dit autre chose que son patron.

«J'ai les mêmes sentiments que les tifosi, mais j'ai aussi la responsabilité de la gestion. J'ai un coeur, mais je dois aussi user de la raison», a-t-il souligné, assurant qu'«un club avec un bilan sain a plus de garanties pour l'avenir».

Accolades

Quelques minutes auparavant, à l'issue du succès face à l'équipe de Florence (1-0), Kaka avait enlacé la plupart de ses coéquipiers. Autant d'accolades interprétées comme des adieux, alors qu'en tribunes, les banderoles, partagées entre colère et déclaration d'amour, suppliaient «Ricky» de ne pas s'en aller.

Quant à Carlo Ancelotti, il a semblé avoir également déjà pris acte du départ de son meilleur joueur: «Ce qui va se passer, personne ne le sait, tout peut arriver, mais le club a le devoir d'étudier cette offre».

«Kaka est un garçon équilibré et sérieux, il évaluera tout avec beaucoup d'attention», a continué l'entraîneur.

Le club ayant donné son assentiment au départ, c'est en effet désormais au principal intéressé de se décider. La journée de lundi s'annonce déterminante car Bosco Leite, son père et principal conseiller, sera à Milan.

«Nous réfléchirons, nous parlerons et nous verrons ensemble», a souligné à ce sujet Galliani, précisant: «Dans tous les cas, la décision qui sera prise sera commune au club et au joueur».

En cas de départ, Milan devra en tout cas faire sans un joueur qui, depuis son arrivée en 2003, était devenu indispensable. «On ne peut pas le remplacer, a d'ailleurs avoué Galliani. Il n'y a pas de joueurs meilleurs. S'il s'en va, nous resterons sans lui».